Les temps du subjonctif

I. Définition du subjonctif

 

Le subjonctif est un mode complexe car il y a plusieurs temps différents. Le subjonctif donne une indication sur ce que pense celui qui parle (le locuteur) de ce qui est en train d’être fait ou dit. C’est un mode qui exprime un fait ou un état considéré comme incertain par celui qui parle. Cela veut dire qu’il y a un avis subjectif porté sur l’action ou l’état désigné par le verbe. Il exprime souvent un doute, une incertitude ou un souhait et contrairement au conditionnel (où ce doute est exprimé parce qu’on sait qu’il y a une condition qui va être remplie pour que la chose se fasse), le doute tient à une position, une croyance ou une certitude de la personne qui parle. Ces deux modes sont un peu différents même si parfois ils sont utilisés dans la même phrase.

Il existe quatre temps du subjonctif : présent, passé, imparfait et plus-que-parfait.

 

II. Conjugaison

 

Les temps simples d’un mode sont les temps conjugués avec un seul mot, par exemple : le présent ou le futur de l’indicatif. Les temps composés sont construits avec un auxiliaire auquel on rajoute un participe passé, par exemple : le passé composé de l’indicatif.

Pour le subjonctif, on a des temps simples (présent ; imparfait) et des temps composés (passé ; plus-que-parfait). Ce qui distingue le présent de l’imparfait est que l’imparfait indique une action qui s’est passée plus loin dans le temps que le présent. De la même manière, le subjonctif passé désigne une action qui aurait pu se passer avant le présent en question.

 

A. Temps simples

– Présent du subjonctif : c’est le temps qu’on utilise le plus souvent. Pour le former, on utilise le radical du subjonctif. Pour les verbes du premier groupe, par exemple : « chanter », le radical est « chant », comme pour le présent de l’indicatif. Il y a des verbes pour lesquels cela est plus compliqué, par exemple avec des verbes du troisième groupe comme « vouloir », le subjonctif est « veuille », ou pouvoir, le subjonctif est « puisse ». À chaque fois, il y a un radical propre au subjonctif.

1er et 3e groupes : terminaisons -e, -es, -e, -ions, -iez, -ent. Exemple : « que je chante ». Si on a du mal à construire une phrase où le subjonctif est naturel, on peut commencer la phrase par « tu voudrais que… ». Exemple : « tu voudrais que je chante ».

2e groupe : terminaisons -isse, -isses, -isse, -issions, -issiez, -issent. Exemple : « tu voudrais que vous finissiez ».

 

– Imparfait du subjonctif : il se conjugue de manière différente selon le groupe du verbe.

1er groupe : on prend le même radical avec les terminaisons : -as, -asses, -ât, -assions, -assiez, -assent. Cette fois, on fait une phrase qui commence plus loin dans le passé. Exemple : « tu voudrais que je chantasse ». On n’est pas habitué à l’entendre à l’oral pour lequel on utilise plutôt le présent du subjonctif, mais il s’utilise encore à l’écrit dans les textes littéraires.

2e groupe : terminaisons -isse, -isses, -ît, -issions, -issiez, -issent. Exemple : « tu aurais voulu que nous finissions ».

3e groupe : par exemple : « tu aurais voulu qu’elles voulussent » et les terminaisons sont soit en -isse soit en -usse.

 

B. Temps composés

Les temps composés se construisent en binôme avec un temps simple.

 

– Subjonctif passé : il se construit par rapport au subjonctif présent puisque l’auxiliaire est conjugué au subjonctif présent.

1er groupe : pour le verbe « chanter », on prend l’auxiliaire « avoir » au subjonctif présent, ce qui donne « que j’aie chanté ».

2e groupe : même principe avec l’auxiliaire, pour le verbe « finir » cela donne « que vous ayez fini ». Si on construit une phrase, on pourrait dire « tu voudrais que j’aie chanté ». On voit que l’action est plus ancienne que dans « tu voudrais que je chante » et aussi qu’elle ne s’est pas réalisée. Dans « tu voudrais que vous finissiez plus tôt » et « tu voudrais que vous ayez fini plut tôt », il y a aussi la notion de temps : à quel moment veut-on qu’une action soit finie.

 

– Subjonctif plus-que-parfait : il se construit par rapport à l’imparfait du subjonctif, puisque l’auxiliaire est conjugué à l’imparfait du subjonctif, ce qui donne avec « avoir » : « que j’eusse, que tu eusses, qu’il eût, que nous eussions, que vous eussiez, qu’ils eussent ».

1er groupe : avec le verbe « chanter », on dit « tu aurais voulu que j’eusse chanté ». Le locuteur aurait voulu que quelque chose qui ne s’est pas produit se passe dans le passé.

2e groupe : avec « finir », on a par exemple : « tu aurais voulu que nous eussions fini » ou « tu aurais voulu qu’elles eussent voulu ». Si on veut utiliser l’auxiliaire « être », on dit par exemple : « tu aurais voulu qu’elles fussent venues », pour le deuxième groupe. C’est le même principe de construction à chaque fois, et on a cette idée d’antériorité dans le passé et d’une chose qui ne s’est pas réalisée.

 

III. Emploi

 

Les emplois du subjonctif sont assez variés. Soit on l’utilise après une conjonction comme « afin que » ou « avant que », soit dans certaines propositions indépendantes pour exprimer un regret, par exemple : « que j’eusse chanté », cela n’a pas été fait et on exprime le regret de ne pas l’avoir fait. C’est caractéristique du registre de langue soutenu.

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