L’émergence d’une nouvelle société urbaine

Une nouvelle société urbaine

Comment les villes se sont-elles développées au Moyen Âge et comment s’organise la vie de leurs habitants ?

 

Aux XIe-XIIe siècles, seul 10 % de la population vit dans des villes. Aux alentours du XIIIe siècle, en revanche, près de 20 % de la population vit en ville.

 

I. Pourquoi les villes connaissent-elles un essor important ?

 

C’est une période de paix, de croissance démographique et d’augmentation des productions agricoles en Europe. Le développement de ces villes se fait notamment grâce au commerce. De grandes villes portuaires comme Gènes, Venise ou Bruges prennent de l’ampleur grâce au « grand commerce », c’est-à-dire au commerce maritime avec d’autres grandes puissances étrangères.

D’autres grandes villes se développent grâce aux foires, de grands marchés spécialisés dans certains types de productions (animaux, tissus, etc.) qui attirent une population nombreuse et des marchands qui viennent de diverses régions du monde (Empire byzantin, Europe, Empire musulman).

Les villes se développent également lorsqu’elles se trouvent au carrefour de routes commerciales importantes où les échanges (pour importer ou exporter des produits) peuvent se faire facilement.

 

II. La ville, un monde de marchands et d’artisans

 

Les marchands et les artisans s’enrichissent en fonction de leur capacité à pouvoir échanger avec des commerces locaux et avec des contrées lointaines. Ces « grands marchands » sont les plus riches et donc les plus susceptibles d’échanger avec les autres grandes villes du royaume ou des autres puissances. L’ensemble des marchands et des artisans vivent grâce aux marchés qui se mettent en place dans les villes. Lorsqu’ils en ont les moyens, chaque marchand et chaque artisan possède des boutiques ou des ateliers, qui se situent en général au rez-de-chaussée de leur habitation.

On vend alors toutes sortes de produits, comme de la laine, du coton, de la soie, ou des produits transformés comme des vêtements, des tabourets, des tissus, des plantes tinctoriales ou même des armes. Les artisans travaillent parfois ces produits, comme les tailleurs ou les cordonniers.

L’ensemble de ces corps de métiers structurent la ville et participent à l’enrichissement de la cité.

 

III. Comment vit-on en ville ?

 

A. La ville, un espace inégalitaire

Au Moyen Âge, la ville est un espace très inégalitaire. Il est possible de diviser la société en trois parties :

– Le « peuple gros » : ensemble des grands marchands, des artisans qui détiennent le pouvoir dans la ville.

– Le « peuple menu » à l’opposé, composé des petits artisans, des petits marchands qui se rebellent et se révoltent parfois contre le peuple gros, qui peut prendre des décisions politiques ou économiques à leur avantage mais au détriment du peuple menu.

– Les « pauvres », qui n’ont pas de métier et qui vivent de la mendicité ou des distributions d’eau.

 

B. Les corporations

Les artisans ont la possibilité d’intégrer une corporation, c’est-à-dire une association de personnes qui ont le même métier et qui fixent un ensemble de règles afin de produire des marchandises de qualité.

Une corporation permet également de limiter la concurrence des prix, puisque ses membres devront pratiquer les mêmes prix. Cela permet également de limiter le nombre de personnes qui exercent le métier en question.

Pour faire partie d’une corporation, il faut suivre une formation. Une personne qui souhaite exercer un métier est d’abord un apprenti. Il est nourri, logé et formé pendant sept ans par un maître, c’est-à-dire quelqu’un qui possède déjà l’ensemble des connaissances et du savoir-faire lié au métier qu’il exerce. Au terme des sept années d’apprentissage, il devient compagnon et travailleur salarié du maître qui l’a formé.

Pour devenir maître, le compagnon doit réaliser un chef d’œuvre afin de prouver qu’il maîtrise l’ensemble des techniques et des connaissances de son métier. Ensuite, il doit recevoir l’autorisation des autres membres de la corporation pour pouvoir y entrer.

 

 

C. Les chartes de franchise

En parallèle, les villes cherchent à acquérir de plus en plus d’autonomie vis-à-vis du seigneur. Ainsi, les villes obtiennent parfois des chartes de franchise. Les seigneurs possèdent toujours les villes en question et sont toujours responsables de leur gestion mais ils en délèguent une grande partie aux représentants de la cité. Ces représentants sont en général des grands marchands qui possèdent des moyens financiers importants.

Les chartes de franchise donnent des droits et des devoirs à la population de la ville et à ses représentants. Lorsqu’une ville en reçoit une, des bâtiments illustrent l’autonomie nouvelle de la ville.

– L’hôtel de ville (l’équivalent de la mairie de nos jours).

– Un sceau (un tampon qui authentifie les documents produits par la ville).

– Un beffroi (une grande tour symbole de l’autonomie de la ville).

Les villes ne cessent de s’enrichir, ce qui permet la construction d’autres grands bâtiments comme des cathédrales.

 

Conclusion

 

Les villes ne cessent d’attirer de plus en plus de population. En leur sein, la société est hiérarchisée et inégalitaire. Cependant, les villes sont dynamiques et certains habitants peuvent parfois avoir accès à des formations (ce qui est renforcé par la création de plus en plus fréquente d’écoles et même d’universités). Petit à petit, les villes se développent et leurs habitants ont davantage accès à un savoir. 

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