La modification des grands équilibres économiques et politiques mondiaux

La modification des grands équilibres économiques et politiques mondiaux

À partir des années 1970, et jusqu’à la fin de la Guerre froide, sont remis en cause les fondements de l’ordre mondial. Depuis 1945, l’ordre mondial était fondé sur deux éléments : la prospérité et la bipolarité. Les années 1970 marquent, d’une part, la fin de cette période de croissance qu’on appelle les Trente Glorieuses, d’autre part, elles remettent en cause, par l’émergence de nouveaux acteurs, le face à face entre l’Union soviétique et les États-Unis, installés dans cette opposition idéologique depuis 1945. 

 

I. Des bouleversements économiques et sociaux

 

A. Les « chocs pétroliers » (1973, 1979)

La fin de la prospérité des Trente Glorieuses s’explique dans un premier temps par le choc pétrolier de 1973, quadruplant le prix du pétrole, et dans un second temps, par le deuxième choc pétrolier de 1979 causé par la révolution iranienne. La fin des Trente Glorieuses est alors à l’origine des bouleversements économiques et sociaux.

Le pétrole était une marchandise extrêmement sous-évaluée dans les années 1960. En 1960 se forme l’OPEP, soit l’Organisation des pays producteurs et exportateurs de pétrole, qui se saisit du prétexte de la guerre du Kippour en 1973 pour punir les alliés d’Israël et faire ainsi augmenter de façon très importante le prix du pétrole. La perspective d’un nouvel ordre économique international s’ouvre à ces pays producteurs de matières premières : le Tiers Monde émerge et bouscule la bipolarité de l’époque.

Les conséquences de ces chocs pétroliers sont importantes pour les PDEM, Pays développés à économie de marché, qui voient leur croissance ralentir mais qui voient également l’inflation s’aggraver : la hausse des prix ne s’accompagne pas de croissance, c’est ce qu’on appelle la stagflation, et un chômage chronique de masse s’installe. Une réponse politique va alors être apportée à ces problèmes.

 

B. L’affirmation d’un nouveau capitalisme

Un nouveau capitalisme s’affirme d’abord aux États-Unis avec Ronald Reagan et beaucoup plus curieusement en Chine à partir du début des années 1980 avec Deng Xiaoping.

L’élection de Ronald Reagan en 1980 s’accompagne d’une révolution conservatrice libérale aux États-Unis, révolution qui prétend revenir aux fondamentaux de l’esprit américain (la croyance en Dieu, etc). C’est la fermeté de Reagan à l’égard de l’Union soviétique qui va mener à la fin de la Guerre froide, mais Reagan est aussi quelqu’un qui pense que face à la crise, l’État est impuissant et qu’il faut aller vers un capitalisme beaucoup plus libéral. Il met un terme à la tradition d’État providence très importante aux États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale. Le nouveau modèle va alors se diffuser : en Angleterre avec Thatcher, en Allemagne avec Helmut Kohl, et même en France, avec le revirement des socialistes en 1983, sera adoptée cette politique dérégulée libérale, très favorable aux acteurs privés. Le consensus de Washington en 1989 est le procédé par lequel les pays en difficulté sont aidés, notamment les pays du Tiers Monde à condition qu’ils se plient à un certain nombre de règles édictées par les grandes puissances du FMI.

Deng Xiaoping, quant à lui, lorsqu’il arrive au pouvoir à partir de la fin des années 1970, va ouvrir le pays aux investissements étrangers afin de favoriser son développement. La Chine, formellement communiste et dans un état économique alarmant à la mort du président Mao. Elle était extrêmement affaiblie et c’est grâce à Deng Xiaoping, initiateur de cette politique d’ouverture, que la Chine est aujourd’hui la 2e puissance économique mondiale. La Chine est un pays, certes capitaliste, qui accepte le profit, mais paradoxalement toujours dans le cadre d’une dictature totalitaire.

 

II. Des transformations géopolitiques

 

A. L’épuisement de la bipolarité

Cette période voit aussi des transformations géopolitiques qui affectent notamment la bipolarité en œuvre depuis 1945. Cette bipolarité a été perturbée par l’émergence du Tiers Monde à partir des années 1950 et notamment dans les années 1960. Mais les années 1980 montrent l’épuisement du modèle soviétique : l’Union soviétique elle-même connaît des problèmes de contestation, de pénurie, et doit consentir à un effort d’armement qui lui coûte extrêmement cher. Elle a de plus en plus de mal à contrôler les pays et notamment les pays européens du bloc de l’est qu’elle a, en principe, sous sa tutelle. 1989 est l’année des révoltes en Europe orientale, en Pologne, en Tchécoslovaquie, en Hongrie, et ces révoltes vont aboutir à la chute du rideau de fer, à la chute du mur de Berlin et a un nouveau contexte géopolitique post-Guerre froide.

 

B. Nouveaux acteurs, nouvelles menaces

Avec la révolution iranienne qui advient à Téhéran en 1979, c’est la première fois que l’islamisme politique arrive au pouvoir dans un pays d’Asie centrale, pays qui est à la lisière du Moyen-Orient. Cette révolution islamique, qui marque la naissance de l’État iranien tel que nous le connaissons aujourd’hui, est très anti-occidental. Cet État s’oppose à la diffusion des principes occidentaux incarnés par les Américains, en vigueur depuis maintenant de nombreuses années. À cette révolution iranienne de 1979 se rajoute la guerre en Afghanistan qui a été provoquée par l’URSS. L’Afghanistan va être le premier lieu du djihad international : des combattants musulmans venant du monde entier vont aller combattre en Afghanistan.

La corrélation de ces deux événements, la révolution iranienne et la guerre en Afghanistan, guerre sainte pour les musulmans, marquent l’émergence de ce nouvel acteur extrêmement important des relations internationales aujourd’hui qu’est l’islamisme politique.

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