Création, continuités, ruptures : pistes de problématiques

Création, continuités, ruptures : pistes de problématiques

I. Définitions

 

– Création : en dehors de toute référence à l’art, c’est l’idée de faire venir à l’existence à partir de rien. Au contraire, les êtres humains sont soumis à la génération, à de la matière qui se transforme, qui se développe, mais on ne part pas de rien. Il n’y a pas de génération spontanée (cela n’existe pas pour les êtres humains), il y a une micro-matière qui se développe.

On parle de ce type de création pour la création du monde dans les récits mythologiques, religieux, pour dire comment on est passé de rien à quelque chose. On parle de création ex nihilo, (à partir de rien) mais c’est un pléonasme. On parle aussi de ce type de création pour la création artistique.

– Continuité : vient du latin continuitas qui veut dire « liaison, lié, articulé, d’un seul tenant ». C’est l’idée de tradition, de transmission, d’héritage, de génération en génération, les choses vont se transmettre, il n’y a pas de cassures.

– La rupture : au Moyen Âge c’est la brèche, la brisure. On imagine un trou qui se casse, d’une distance qui se fait avec la brèche. La division d’un tout en parties finies, suite à l’exercice d’une force ou d’un choc.

Avec ces notions, nous sommes amenés à regarder les différentes manières de continuer quelque chose, les manières de se mettre en rupture par rapport à une tradition dans le champ artistique.

 

II. Histoire des idées

 

Dans l’histoire des idées, au Moyen Âge, en Occident, l’homme ne peut rien créer. Dieu est créateur du monde. Dans la Torah ou la Bible, seul Dieu peut créer. L’artiste ne peut être que continuateur, il reprend les matières qui existent déjà, ré-agence une forme, des histoires qui existent depuis des temps immémoriaux, il traduit une histoire du latin en français, du breton au français, compile une histoire en une autre. Mais en général on a du mal à parler de créateur.

L’artiste créateur arrive dès la fin du Moyen Âge. L’artiste, l’écrivain ou le peintre, va se poser comme créateur, il est original. Avec le romantisme, on exalte l’originalité de chacun, on va voir dans le génie, le plus original de tous. Le problème du rapport à la tradition va se poser.

 

III. Problématiques

 

– Peut-on être radicalement original ?

– L’artiste est-t-il celui qui voit tout en nouveauté ? Cette problématique vient d’une citation de Baudelaire qui compare l’artiste au malade ressorti d’une longue convalescence, et qui voit les choses et le monde de façon nouvelle. L’artiste voit-il le monde de façon nouvelle, par rapport aux héritages reçus ?

– Qu’est-ce qu’hériter en art ? Quel type de continuité, de fidélité ? Peut-on trahir les œuvres, peut-on reprendre des mythes, à partir de quand peut-on créer du nouveau ?

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