Humanisme, reformes et conflits religieux

Humanisme, réformes et conflits religieux

Quels bouleversements l’Europe de la Renaissance connaît-elle ?

 

Les XVe et XVIe siècles sont un moment de transition entre le Moyen Âge et la Renaissance. Le Moyen Âge est souvent perçu comme une période de décadence, au cours de laquelle la population est asservie à des seigneurs, beaucoup de violence et une relative pauvreté intellectuelle et culturelle. Cette période paraît être assez sombre comparée à la période précédente (celle de l’Antiquité).

Nota bene : cette vision très négative du Moyen Âge est de plus en plus remise en question par l’historiographie contemporaine.

En comparaison, à la Renaissance apparaît une volonté de renouer avec l’Antiquité et de progresser.

 

I. Placer l’Homme au centre du monde : le développement du courant humaniste

 

A. Qu’est-ce que l’humanisme ?

À l’époque de la Renaissance se développe un courant intellectuel : l’humanisme. Ce courant renoue avec les héritages de l’Antiquité et son objectif est de replacer l’homme au centre des préoccupations de l’époque. Une véritable réflexion sur le bonheur individuel est alors menée, et la paix apparaît comme le moyen le plus efficace d’atteindre ce bonheur.

Pour les humanistes, la façon la plus efficace pour pacifier la société est l’instruction, c’est-à-dire le fait de garantir une éducation suffisante aux individus pour leur permettre de distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais. C’est aussi le moyen d’assurer aux hommes la possibilité de penser librement et donc d’exercer leur libre arbitre. En développant l’esprit critique des individus, les humanistes espèrent transformer la société.

 

B. Les principaux porteurs des idées humanistes

– Erasme traduit la Bible dans les langues parlées par les populations, afin qu’elles comprennent ce texte.

– Copernic démontre que la Terre tourne autour du Soleil (émergence du modèle héliocentrique), ce qui va à l’encontre de l’Église catholique, qui considérait que la Terre était immobile au centre de l’univers.

– Vesale concentre son œuvre sur l’analyse et la compréhension du fonctionnement du corps humain.

Pour les humanistes, la recherche se mène par des observations, qui sont ensuite vérifiées ou infirmées par des expériences : ce sont les débuts de la démarche scientifique hypothético-déductive.

 

C. La diffusion de l’humanisme

Ces idées voyagent en Europe et sont diffusées grâce à l’imprimerie, inventée au milieu du XVIe siècle par Gutenberg.

 

Au-delà de cette transformation de la pensée et du façonnement de l’homme en tant qu’individu réfléchi, la Renaissance est une période où le domaine des arts redécouvre et s’inspire de l’Antiquité.

 

II. Comment s’illustre la redécouverte de l’Antiquité à la Renaissance ?

 

A. La naissance d’un nouveau courant artistique

Aux prémices de la Renaissance, cette redécouverte des arts antiques a lieu principalement en Italie, dans des villes telles que Rome, Venise ou Florence, considérées comme le berceau de la Renaissance qui se diffuse ensuite au reste de l’Europe.

Tous les domaines artistiques sont touchés par la redécouverte de l’Antiquité : l’architecture, la sculpture, la peinture, la littérature. De nombreux artistes redécouvrent les grandes peintures antiques, les grands auteurs de l’Antiquité, et cherchent à les imiter.

 

B. Deux artistes importants de la Renaissance

– Léonard de Vinci (ci-dessous) a vécu en France pendant une grande partie de sa vie. Il a peint La Joconde, et était un grand inventeur. Il a, par exemple, imaginé l’escalier du château de Chambord.

 

– Michel-Ange est un peintre et un sculpteur. Il est notamment le peintre du plafond de la chapelle Sixtine à Rome (ci-dessous).

 

C. L’émergence du mécénat

Ces artistes sont très recherchés par les grands seigneurs qui cherchent à prendre sous leur protection des artistes utilisés comme un moyen de glorifier leur pouvoir. Ces grands seigneurs sont appelés des mécènes. Ils accueillent au sein de leur cour des artistes qu’ils rémunèrent, logent et nourrissent. En échange, ces artistes créent des peintures, des sculptures ou des poèmes en l’honneur de leur mécène.

 

III. Le XVIe siècle : vers une crise religieuse de l’Église catholique

 

A. La critique de l’Église

Le XVIe siècle est une période de profonde mutation pour l’Église catholique. Les actions de l’Église conduisent peu à peu à une rupture au sein de la communauté des croyants.

Un certain nombre de critiques s’élèvent contre le mode de vie des ecclésiastiques. Alors que les textes laissent entendre que les hommes d’Église doivent être pauvres, tournés vers la vie qui vient après la mort et au service du salut de la population, l’Église accumule beaucoup de richesses et ses membres ont tendance à vivre dans le luxe. Ce luxe est souvent dénoncé comme étant contraire aux fondements du christianisme.

Par ailleurs, le pape décide de faire payer le pardon des péchés. En théorie, lorsqu’une personne commet un péché, il peut aller se confesser dans le but d’obtenir le pardon. Le pape rend le pardon payant dans le but de faire construire une basilique à Rome.

 

B. Des courants contestataires qui entrainent des guerres de religion

Cette décision du pape choque profondément une partie de la communauté religieuse, dont Martin Luther (ci-dessous). Martin Luther est un moine allemand qui est à l’origine d’un nouveau courant du christianisme : la Réforme protestante. Martin Luther considère que seul le fait de croire permet aux hommes d’accéder au paradis, et qu’il n’est donc pas nécessaire de payer pour se faire pardonner.

 

Ces idées se diffusent en Europe. En France, c’est Jean Calvin qui est à l’origine de cette diffusion. Il est pourchassé et doit s’exiler. Il transforme en partie les idées de Luther et y apporte de nouveaux concepts, comme celui de la prédestination. Pour Calvin, le fait d’aller au paradis ou en enfer est déjà écrit dès la naissance. Ce courant de pensée s’appelle le calvinisme. Un troisième courant de pensée se développe parallèlement dans le royaume d’Angleterre : le courant anglican.

Au XVIe siècle, l’Église catholique se morcelle en différents courants de pensée qui s’opposent à l’autorité papale. Cette opposition entraîne de nombreuses guerres de religions. Deux guerres de religion se succèdent. La première est déclenchée en 1562 et la seconde en 1568. Les guerres atteignent leur paroxysme de violence lors de la nuit de la Saint-Barthélémy à Paris en 1572, au cours de laquelle de nombreux protestants sont massacrés par les catholiques.

 

C. La réforme de l’Église catholique

L’Église catholique réalise qu’il lui est nécessaire de changer et de se réformer pour se rapprocher des textes et préserver son influence. Dans ce but, l’Église organise un concile (une réunion des grands responsables ecclésiastiques) entre 1545 et 1563. Le concile des Trente (ci-dessous) réaffirme le principe de l’autorité du pape et l’utilisation du latin comme langue principale de l’Église. De plus, la formation des prêtres chargés d’instruire les populations est davantage encadrée et leur rôle est renforcé.

 

De nouveaux ordres religieux sont alors créés comme l’ordre des Jésuites, qui ont pour mission de prêcher, de réformer et de transformer l’Église afin d’éviter que les populations ne se tournent vers d’autres courants religieux.

 

Conclusion

 

Le XVe et le XVIe siècles sont donc marqués par des bouleversements majeurs d’ordre différents mais liés les uns aux autres :

– des bouleversements intellectuels avec la naissance de l’humanisme,

– des bouleversement culturels et artistiques avec la diffusion de la Renaissance et l’émergence du mécénat,

– des bouleversements religieux avec l’émergence de trois courants contestataires de l’autorité papale (luthériens, calvinistes et anglicans) et une réforme de l’Église catholique.

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