Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles

Les villes à l'échelle mondiale, le poids croissant des métropoles

I. Une urbanisation croissante

 

A. Ancienneté du phénomène

L’urbanisation est un phénomène ancien qui s’accélère au XIXe siècle avec les effets de l’industrialisation. Les rythmes sont différents selon que l’on raisonne du point de vue des Nords ou des Suds. L’urbanisation dans les Nords est très ancienne et plus récente dans les Suds. Elle se manifeste de façon massive essentiellement depuis le XXe siècle. 

 

B. Une population mondiale majoritairement urbanisée

La population mondiale est majoritairement urbaine depuis 2007 (55 % de la population est urbaine). Il y a encore plus de trois milliards de ruraux. Cette urbanisation des territoires est très différente selon les pays, y compris à l’intérieur des Nords et des Suds.

Les Nords sont traditionnellement très urbanisés (autour de 80 %), mais on constate cependant des différences dans des pays pourtant assez proches au plan du développement économique. La Belgique atteint un taux d’urbanisation de 98 % et l’Italie est bien en deçà avec seulement 70 %. Il en est de même dans les Suds. La Chine connaît un taux d’urbanisation de 60 % alors que l’Inde est sous urbanisée avec 35 %.

Il y a donc des différences extrêmement importantes. Il faut cependant tenir compte du mode de calcul. Le nombre d’habitants dans une agglomération pour qualifier une ville n’est pas le même dans les différents pays. Quoiqu’il en soit une ville demeure un espace entièrement bâti, où les densités sont fortes et où les activités agricoles ont totalement disparues.

 

C. Des conséquences

Cette forte urbanisation à des conséquences en termes de densité, c’est-à-dire de concentration de la population dans les espaces urbains à la différence des espaces ruraux qui ont tendance à se vider. En matière économique également, car l’exode rural accompagne une transition vers l’industrie et les services. Il y a également des conséquences en termes d’équipements.

 

II. Le phénomène de métropolisation

 

A. Causes

Définition de la métropole : ville peuplée qui concentre des pouvoirs de commandement (économiques, politiques ou culturels). C’est la capacité à influencer son entourage qui définit la métropole plus que le chiffre de sa population.

Ce phénomène de concentration des pouvoirs à l’intérieur des agglomérations s’est intensifié ces dernières années, d’où le terme de métropolisation et le fait que ces populations vivent plus volontiers en métropole que dans des villes petites et moyennes.

 

B. Un processus différent entre le Nord et le Sud

Nords : la métropolisation se fait sur un tissu urbain déjà constitué. Une première urbanisation s’est faite pendant les XIXe et XXe siècles. Ensuite le phénomène de métropolisation s’est greffé à ce tissu urbain.

Suds : urbanisation et métropolisation tendent à se faire dans le même temps. Au moment où les territoires s’urbanisent, les métropoles se développent, au détriment d’un tissu urbain plus homogène et régulier.

 

C. Des métropoles en réseau

Toutes ces métropoles sont organisées en réseau à l’échelle mondiale. L’Archipel métropolitain mondial (AMM) est constitué des grandes métropoles mondiales. Les principales viennent du Nord mais il y a également des métropoles au Sud qui sont des métropoles relais. L’important est que ces métropoles puissent être en communication : grâce aux moyens de communication modernes (nouvelles technologies de l’information et de la communication), ces métropoles sont en contacts.

On remarque une concentration de populations et d’activités dans ces oasis que sont les métropoles de l’AMM au détriment des espaces qui sont des espaces intermédiaires en réserve.

 

III. Des conséquences sociales et spatiales

 

A. L’extension spatiale des métropoles

Les villes augmentent leur population avec des architectures verticales très élevées comme l’ajout d’étages aux immeubles. L’étalage se fait également de manière horizontale, c’est-à-dire au sol. Il y a encore une différence entre les Nords et les Suds.

Nords : on a essentiellement un phénomène de périurbanisation, quand les métropoles débordent de leurs banlieues, des nouveaux espaces sont conquis par des habitants de la ville (espaces intermédiaires entre campagne et ville). Ce sont des espaces ruraux grignotés par l’urbanisation appelés espaces périurbains. Ces espaces périurbains se retrouvent dans les villes d’Europe et des États-Unis.

Suds : on retrouve cette extension indéfinie de l’habitat, loin des centres-villes mais de façon moins organisée et avec des problèmes de transports qui nuisent à l’activité des citadins.

 

B. Le problème des infrastructures

Les métropoles du Sud font face à des problèmes d’équipement (accès à l’eau ou l’électricité). Il faut faire face aux problèmes de transports, problème majeur des métropoles du Sud avec les embouteillages et d’autres inconvénients nuisibles à l’environnement.

Au Nord également la question des infrastructures est centrale car il y a une compétition entre les grandes métropoles pour capter les flux internationaux car par l’établissement des infrastructures de haut niveau les métropoles peuvent se distinguer entre-elles. Exemple : celui du Grand Paris. Ce projet vise à valoriser, au niveau des infrastructures, la métropole parisienne qui est une ville monde.

 

C. Fragmentation sociale

Les métropoles mondiales sont des lieux de grandes inégalités sociales. On trouve des populations aisées, dans le Nord comme dans le Sud. Ce sont les catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP). On y trouve aussi des poches de grande pauvreté. Dans les métropoles du Nord, les zones les plus défavorisées se trouvent dans des zones sensibles qui sont généralement métropolitaines. Dans le Sud, les populations les plus défavorisées sont plus souvent dans la campagne.

 

Conclusion

 

La métropolisation est donc un phénomène complexe, largement différent entre les pays développés du Nord et du Sud. Quelles sont les limites de cette métropolisation ?

Il faut s’interroger sur une concentration toujours plus importante d’individus sur des espaces restreints, au détriment des espaces intermédiaires, avec les problèmes de logements, d’équipements et environnementaux que posent ces concentrations.

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