Découverte du monde et rencontre des cultures au siècle des Lumières

Découverte du monde et rencontre des cultures au siècle des Lumières

Pour traiter de la découverte du monde et de la rencontre des cultures, il est possible de puiser dans les textes écrits pendant la Renaissance mais également pendant le siècle des Lumières, au cours duquel les explorations et les interrogations continuent.

 

I. Amérique du Nord

 

Voltaire, L’Ingénu

L’Ingénu de Voltaire est un conte philosophique au même titre que Candide ou que Micromégas. Dans L’Ingénu, Voltaire adopte le point de vue d’un Huron (tribu amérindienne d’Amérique du Nord) qui échoue en France. Il découvre la culture européenne avec beaucoup d’étonnement et en portant un regard naïf sur le monde, comme lorsque Candide s’étonne en voyageant à travers l’Europe ou comme lorsque le lecteur voyage à travers plusieurs mondes dans Micromégas.

Au fur et à mesure du récit, le lecteur apprend que le Huron n’est pas véritablement un autochtone d’Amérique du Nord mais que c’est un Européen, perdu en Amérique du Nord qui revient en Europe. Quoi qu’il en soit, le récit met en scène une confrontation de points de vues et permet à Voltaire de développer une critique de l’Europe occidentale.

 

Daniel Defoe, Robinson Crusoë

Dans Robinson Crusoë de Daniel Defoe, le personnage principal (Robinson) échoue sur une île proche de la côte de l’Amérique du Nord. Suite à son naufrage, Robinson rencontre Vendredi, un autochtone. Dans ce récit, Robinson Crusoë représente la figure de l’européen occidental face au « Sauvage » incarné par Vendredi. Le point de vue de Daniel Defoe manque de nuance et de recul. En effet, Robinson « instruit » Vendredi, le nomme ainsi (parce qu’il l’a rencontré un vendredi) et l’évangélise, c’est-à-dire qu’il le convertit à la religion catholique. Ici, le positionnement tient donc peut-être plus du point de vue du colonisateur (qui impose sa culture à l’autre) que de la découverte d’une autre culture.

Remarque : Sur ces sujets, il est parfois nécessaire d’utiliser, par précaution, des guillemets. Il est ainsi possible de signaler au correcteur que ce sont les positions de Defoe qui sont reprises et non celles du professeur et/ou de l’élève.

 

II. Orient (et plus particulièrement le Moyen Orient actuel)

 

Montesquieu, Lettres persanes

Lettres persanes de Montesquieu est un roman épistolaire (une histoire sous forme d’échange de lettres). Dans ce roman, deux persans (habitants de la Perse), Rica et Usbek, voyagent à Paris et s’étonnent de ce qu’ils découvrent de l’Occident. Comme chez Voltaire, il s’agit ici de traiter d’une autre culture mais surtout de critiquer la culture de l’Europe de l’Ouest et plus particulièrement la culture française. Par exemple, dans une lettre, les personnages s’étonnent de ne pas voir les parisiens marcher mais courir.

De temps en temps, il y a tout de même dans le récit des contrechamps sur la Perse, où a lieu une rébellion au sein du harem organisée par Roxane (la sultane et esclave en chef du harem). Ces passages démontrent que les européens ont des préjugés sur la Perse.

 

III. Pacifique

 

Diderot, Supplément au Voyage de Bougainville

La dernière terre à être découverte est l’île de Tahiti, au XVIIIe siècle, par les anglais ou les français (il y a une petite controverse sur l’auteur de la découverte). Bougainville, le français qui s’empare de l’île au profit de la France écrit le Voyage à Tahiti, livre dans lequel il fait le récit de son voyage.

Diderot écrit la suite de ce voyage qu’il intitule Supplément au Voyage de Bougainville. Dans ce texte, Diderot compare les cultures européenne et otaïtienne (à l’époque on appelle les Tahitiens les Otaïtiens) à travers le rapport à la propriété privée ou la conception de la famille, qui varient beaucoup de celles des Européens occidentaux.

 

IV. Pluralité des mondes

 

Kant, Histoire générale de la nature et théorie du ciel

Kant est un philosophe allemand particulièrement rigoureux qui considère dans son Histoire générale de la nature et théorie du ciel l’hypothèse de la pluralité des mondes. Il s’inscrit ainsi dans le sillage de Galilée ou Bruno (cf. cours « Découverte du monde et rencontre des cultures à la Renaissance »). Il considère donc qu’il y a plusieurs planètes dans l’univers et s’interroge sur la possibilité d’une vie extraterrestre et sur ce à quoi ils pourraient ressembler (sans pour autant tomber dans la science-fiction).

 

La rencontre de l’autre, des potentialités de l’être humain et de ce qui le différencie d’autres êtres vivants et au cœur des préoccupations de la Renaissance et du siècle des Lumières.

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