L’homme et l’animal au siècle des Lumières

L'homme et l'animal au siècle des Lumières

C’est au XVIIIe siècle que les rapports entre l’homme et l’animal sont un peu repensés. À l’âge classique l’homme avait une vision de l’animal assez caricaturale puisque il était souvent vu comme une machine, surtout au XVIIe siècle.

 

I. Buffon, Histoire naturelle

 

Au siècle des Lumières, un des premiers grands noms est Buffon qui écrit une Histoire naturelle, il va tenter de classifier les espèces animales pour cataloguer l’ensemble du vivant sur la Terre. Il relève notamment la ressemblance entre l’homme et le singe. Il essaie d’en tirer des conclusions. Il maintient tout de même leur distinction car il n’affirme pas que l’homme est un singe évolué puisqu’il dit que les animaux n’ont pas d’intelligence. À ce titre, l’homme serait une créature à part puisque l’homme serait intelligent alors que les animaux ne le seraient pas.

Il y a ensuite des développements chez Darwin au XIXe siècle.

 

II. La Mettrie, L’Homme-machine

 

La Mettrie est mécaniste, il considère que l’ensemble des pensées de l’être humain sont produites par la matière. En ce sens, il rejoint en grande partie ce que l’on appelle les neurosciences aujourd’hui (qui essaient de comprendre la manière dont les pensées, les émotions se forment dans notre cerveau à partir d’un flux électrique, d’un flux nerveux).

La Mettrie a une vision mécaniste de l’homme, mais aussi une vision mécaniste de l’animal. L’homme, comme l’animal, sont soumis aux mêmes lois naturelles. Cela lui fait dire que l’homme est simplement un animal supérieur, puisque pour lui, les pensées sont seulement des produits de la matière, que l’homme n’a pas une âme qui s’ajouterait et qui le distinguerait des animaux.

 

III. Voltaire, Dictionnaire philosophique

 

Voltaire dans son Dictionnaire philosophique écrit l’article « Bêtes ». « Bêtes » est la désignation des animaux la plus courante au Moyen Âge. On remarque que ce n’est pas par hasard que l’on dit de quelqu’un qui n’est pas intelligent qu’il est bête : c’est par référence aux animaux, à la manière dont on concevait les animaux, notamment au Moyen Âge.

Voltaire se prononce contre l’idée que les animaux seraient des machines. Il répond plutôt aux cartésiens du XVIIe siècle et il récuse l’argument du langage articulé comme décisif. Pour lui, le fait que les animaux ne parlent pas comme les hommes parlent (en articulant et en formant des syllabes combinées pour composer des mots et des phrases) ne signifie pas que les animaux n’ont pas d’intelligence. Il donne l’exemple de comportements d’animaux qui semblent dénoter une réflexion, une sensibilité, une intelligence.

 

IV. Karl von Frisch, Vie et mœurs des abeilles, XIXe siècle

 

Nous pouvons étendre un peu ces exemples en parlant de la naissance de l’éthologie qui est la science du comportement animal. C’est la manière dont, en tant qu’être humain, on a observé les espèces animales pour comprendre comment elles se comportent, comment elles communiquent entre-elles.

Cette science de l’éthologie, de plus en plus développée aujourd’hui, a commencé au XIXe siècle, notamment avec Karl von Frisch, un allemand qui a écrit Vie et mœurs des abeilles, ouvrage dans lequel il a observé le mode de communication des abeilles devant les ruches pour indiquer où se trouvaient les fleurs à butiner qui avaient le même nectar. À ce titre, c’est un des pionniers de l’éthologie. Il a posé les bases de cette science qui, aujourd’hui, est très importante pour revoir notre conception des rapports entre l’homme et l’animal.

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