Socialisations primaires et secondaires

La socialisation secondaire

I. Définition

 

La socialisation secondaire est précédée de la socialisation primaire, la plus importante. La socialisation primaire a lieu durant l’enfance : l’individu intériorise des normes, des façons de penser, etc.

La socialisation secondaire intervient après et se définit comme étant le processus durant lequel l’individu découvre de nouveaux mondes sociaux tout en s’émancipant des agents de la socialisation primaire comme l’école, la famille, etc. Il faut savoir que cette phase de socialisation a lieu à la fin l’adolescence et à l’entrée dans la vie adulte. A une socialisation primaire forte et affective répond une socialisation secondaire moins émotionnelle et plus douce.

L’individu ne va pas se trouver transformé durant la socialisation secondaire mais l’identité peut parfois changer un petit peu.

 

II. Les principaux agents de socialisation secondaire

 

A. Le travail

A l’entrée dans la vie adulte, l’individu va travailler durant une longue période de sa vie. Il lui faut des compétences, être en relation avec des collègues et des personnes externes à l’entreprise ou à l’administration dans laquelle il travaille. Il doit s’adapter car ses rôles sociaux doivent être en adéquation avec le métier et le monde professionnel dans lequel il évolue.

Exemple : la profession médicale. Apprendre le métier de chirurgien demande un apprentissage assez intensif de savoirs théoriques et de savoirs pratiques. C’est aussi l’apprentissage d’un comportement.

A cet égard, on peut parler de socialisation contradictoire dans la mesure où l’étudiant en médecine est amené, à la fois, à faire preuve de compassion, de bienveillance envers les patients tout en étant parfois distant, et faisant preuve aussi de sang-froid pour faire face à toutes les situations.

 

B. Le couple

Le couple est aussi très important puisqu’une vie à deux, c’est considérer le couple comme un référent indispensable. Avec son conjoint, il y a des interactions, des échanges, des disputes, donc des arrangements et il faut à chaque fois agir en fonction de l’autre. Le rôle s’adapte de manière continue en fonction de la situation de l’individu.

 

C. La sphère militante

Il y a aussi la sphère militante avec une sélection de groupe qui a fait l’objet de beaucoup d’études sociologiques. Si un individu est engagé intensivement auprès d’un parti politique, d’une association ou d’un syndicat, alors le groupe ou l’organisation dans laquelle il milite ou travaille peut affecter son comportement et son identité. Ceci par une nouvelle représentation du monde, par l’acquisition d’un savoir-faire militant, de lectures et d’interactions pouvant modifier son identité.

La diversité des configurations familiales durant la socialisation primaire

La socialisation primaire exerce une influence importante pour la construction de l’individu et notamment grâce à la famille. Or, il existe une diversité de contextes familiaux, ce qui peut s’expliquer par une diversité de socialisation. Il est question de pointer ici les différences.

 

I. Quelles configurations ?

 

Il y a des différences selon les sociétés. Le modèle familial qui lie parents biologiques et enfants n’a rien d’universel. Il y a une diversité de cas et les personnes que les enfants reconnaissent comme leurs parents peuvent varier d’une société à une autre.

On peut prendre l’exemple d’une société d’Afrique subsaharienne : la cité Mossi (Burkina Faso). Les enfants ne sont pas allaités nécessairement par la mère biologique. C’est une société polygyne où le mari à plusieurs femmes et donc n’importe quelle femme du père peut allaiter n’importe quel enfant. Ce dernier ne connaîtra l’identité de sa mère biologique qu’à la fin du sevrage. Tout cela va permettre de renforcer le sentiment d’appartenance à l’ensemble de la famille, à toutes les épouses du père. La relation qui prévalait entre la mère biologique et l’enfant est ici beaucoup moins forte.

Il faut aussi penser qu’il existe une diversité de contexte au sein d’une même société. Il y a une diversité des modèles familiaux et des mutations. On peut évoquer l’augmentation de familles divorcées, monoparentales, homoparentales ou recomposées. La diversité de contexte doit aussi être mise en évidence en fonction du rôle plus ou moins important des grands parents et la taille plus ou moins large de la fratrie. 

 

II. Quels effets sur la socialisation de l’enfant ?

 

Pour les trois cas de figure que sont les familles divorcées, les familles recomposées et la structure de la fratrie, nous nous focaliserons sur nos sociétés modernes.

 

A. Familles divorcées

Comment le divorce influence la réussite scolaire ? Les études montrent que les enfants issus de familles divorcées ont plus de chance d’appartenir à la catégorie des enfants en difficulté. Cela s’explique par plusieurs éléments :

– La baisse du niveau de vie de l’enfant, appréhendé par les parents, notamment les mères isolées qui se retrouvent avec moins de revenus.

– Une divergence dans les modèles éducatifs en fonction des deux conjoints. La mère pourra par exemple reprocher au père de ne pas être assez attentif aux activités, comme les devoirs, lorsque l’enfant est chez lui.

– Une moindre attention portée par les parents sur les activités des enfants dans la mesure où il est plus difficile qu’au moins un des deux parents soit au domicile de l’enfant.

 

B. Familles recomposées

C’est une opportunité pour le jeune de découvrir de nouvelles personnes autour du nouveau conjoint et notamment ses enfants s’il en a. Le jeune est amené à découvrir de nouvelles normes, de nouvelles valeurs et pratiques. C’est cependant parfois source de tensions. Il y a des effets socialisateurs intéressants.

 

C. Taille de la fratrie et sa structure

Il est montré que pour les enfants qui ont eu beaucoup de frères et sœurs, cela peut être synonyme de bons souvenirs, des moments de partage assez positifs. A contrario, une large fratrie peut également être propice à plus de relations tendues, de disputes et des restrictions matérielles plus fortes que dans les familles où il n’y a qu’un seul ou deux enfants.

La structure de la famille est également révélatrice. Une étude de Christine Mennesson explique pourquoi des jeunes filles pratiquent du football qui est pourtant un sport plutôt masculin. Pour elle, il y a trois tentatives d’explications.

La première serait qu’une des filles va vouloir se rapprocher davantage du modèle paternel, beaucoup plus émancipateur dans la mesure où le modèle traditionnel de la femme reste au foyer, est synonyme de tâches ménagères. La fille préfère donc s’émanciper de ce modèle en privilégiant le modèle paternel. Elle pratique donc un sport masculin.

Deuxièmement, dans le cas d’une fratrie composée uniquement de sœurs, la cadette endosse le rôle de garçon manquant et va, dans l’aspiration du père exercer ce sport plutôt masculin. Cela comble aussi les aspirations du père, déçu souvent de ne pas avoir eu de fils.

Enfin, dernière explication, dans le cas de fratrie mixte, des sœurs et des frères. Les sœurs peuvent accompagner les grands frères dans leurs sports masculins. On parle alors de socialisation rapprochée.

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