Première > SES > Sociologie > Stage - Construction et évolution des liens sociaux
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Dans la société, les individus tissent différents liens sociaux, pouvant se définir comme étant l’ensemble des liens qui relient les individus à d’autres individus ou à des groupes d’individus. Pour parler d’intégration ou d’exclusion d’une personne, il faut à la fois être attentif à la quantité de ces liens, leur nombre, mais aussi à la qualité de ces liens, leur force.
Le sociologue Serge Paugam distingue quatre types de liens sociaux :
- Lien de filiation : lien que l’on a avec ses enfants ou avec ses parents.
- Lien de participation élective : liens sociaux librement choisis envers des personnes que l’on souhaite fréquenter, comme le conjoint, les amis, etc.
- Lien de participation organique : fait référence au monde du travail, lorsque l’on travaille, lorsqu’on est lié avec des collègues, etc.
- Lien de citoyenneté : fait référence à une appartenance politique, à une communauté politique.
Ces quatre liens apportent à l’individu de la protection mais aussi de la reconnaissance.
Il est difficile de savoir si une personne est intégrée, car il y a différentes situations. Une personne est très intégrée lorsque ces différents liens sont très forts. Une personne est menacée d’exclusion sociale lorsque ces différents liens sont assez faibles. Il y a des situations intermédiaires. Par exemple, on peut rencontrer une personne qui entretient de bonnes relations avec sa famille, qui a de bonnes relations avec son conjoint, mais qui ,dans son travail, a une situation instable. Ces liens s’entrecroisent. L’effritement d’un de ces liens peut entraîner l’affaiblissement, l’effritement des autres liens.
Les sociologues montrent qu’il y a différents phénomènes qui menacent l’intégration sociale des individus, car cela menace leurs liens sociaux :
- La montée de l’insécurité sociale : elle est marquée par une augmentation du chômage mais aussi de la précarisation de l’emploi.
- Les différentes formes de mépris : comme la menace de l’intégrité physique, l’exclusion juridique de certaines personnes qui ne font pas valoir leurs droits ou encore le processus de stigmatisation qui vise à juger négativement des individus ou des groupes d’individus.
Pour comprendre le processus de délitement des liens sociaux, il convient d’analyser au cas par cas en fonction de chaque liens présentés, les différents facteurs de l’affaiblissement de rupture de liens sociaux correspondant à chaque lien social.
Il y a des situations qui rendent parfois compliquées les relations entre les enfants et les parents. Soit c’est un rejet des parents envers les enfants. Soit c’est un rejet des enfants envers les parents. Cela peut concerner l’individu très tôt dans l’enfance mais cela peut surgir plus tard. Différents événements peuvent avoir lieu et entraîner des complications pour ce type de lien, comme un déficit d’éducation, d’autorité ou un problème familial mal géré et qui peut surgir plus tard.
Le manque de reconnaissance lié à cela est évidemment le sentiment de ne pas ou de ne plus compter pour sa famille, et la mésentente peut être durable.
Les relations dans les sociétés modernes se font et se défont facilement. Par rapport au conjoint ou à des amis, une rupture peut être douloureuse. On peut se remettre en question et être touché. Mais, les ruptures peuvent être annonciatrices d’une libération pour l’individu.
En termes de protection, on peut avoir quand-même un isolement relationnel. En termes de reconnaissance, on peut se sentir trahi, abandonné ou rejeté. Des études montrent que la rupture conjugale est le déclenchement de l’entrée dans une carrière de disqualification sociale pour un individu.
La rupture par rapport au marché du travail, lorsqu’on est au chômage de longue durée, peut entraîner une augmentation de la pauvreté, une baisse du pouvoir d’achat mais développer aussi un sentiment d’inutilité chez l’individu.
Concernant la précarité au travail, il y a différentes situations. Par exemple, si l’individu n’a pas de contrat stable mais qu’il aime son métier, on a une intégration incertaine. S’il n’aime pas son métier, mais qu’il a un emploi stable, l’intégration est dite disqualifiante. Enfin une personne qui n’a pas de contrat stable et qui n’aime pas ce qu’elle fait est fortement menacée d’exclusion.
En termes de manque de reconnaissance, on a une humiliation sociale et un sentiment d’inutilité qui se développent en particulier chez les chômeurs de longue durée.
Le défaut de lien de citoyenneté, en rapport avec l’appartenance à la communauté, concerne les personnes en manque d’intégration, qui sont éloignées des circuits administratifs. Par exemple, des étrangers qui peinent à avoir des papiers, à faire reconnaître certains droits. C’est aussi le cas des personnes sans domicile fixe qui sont éloignées des circuits administratifs.
Lorsque le principe d’égalité des droits n’est pas respecté, à travers les personnes victime de discrimination, le lien de sécurité peut se retrouver déliter. Dans cette situation, on a la non-reconnaissance de certains droits politiques, sociaux et civils pour l’individu et le sentiment d’avoir été victime de discriminations pour certaines personnes.
Tous ces liens s’entrecroisent et les sociologues s’intéressent aussi au processus de rupture cumulative de ces différents liens. A cet égard, le processus dit de disqualification sociale forgé par Serge Paugam et de désaffiliation sociale forgé par Robert Castel constituent des exemples importants.
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