Première > SVT > Boost SVT > Boost SVT - L'immunothérapie
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Immunothérapie : ensemble de techniques médicales faisant appel à des cellules ou des molécules de type immunitaire et qui permettent d’envisager des traitements particuliers de patients, notamment dans le cas de certains cancers. Pour cela, on réalise des vaccins thérapeutiques.
Pour rappel, les vaccins préventifs stimulent la mémoire immunitaire, ce sont des injections d’un pathogène, d’un extrait de pathogène ou d’un pathogène rendu inoffensif, etc., qui permettent de stimuler la production de lymphocytes mémoires.
Les vaccins thérapeutiques tentent d’activer, non pas la mémoire immunitaire à long terme, mais immédiatement le système immunitaire, ils vont essayer de rendre plus actif un système immunitaire qui est défaillant notamment face aux cancers, par exemple. La particularité de ces vaccins thérapeutiques, c'est leur adaptabilité, leur personnalisation : on utilise les molécules et les cellules du patient qu’on modifie, qu’on transforme et qu’on lui réinjecte. Ainsi, chaque individu peut avoir un traitement personnalisé lorsque cela est possible.
L’immunothérapie constitue une piste thérapeutique actuelle très prometteuse. Ces pistes sont explorées depuis plusieurs années déjà mais il y a de très nombreuses études en cours et c’est donc un espoir dans le traitement de maladies graves et souvent incurables, notamment pour certains des cas de cancer.
Le principe de l’immunothérapie repose d’abord sur le prélèvement de cellules sur le patient malade, qui sont des cellules tumorales dans le cas d’un cancer, mais aussi des cellules du système immunitaire, notamment des lymphocytes et éventuellement des molécules, comme des anticorps.
Il y a une mise en culture avec éventuellement des traitements réalisés sur ces cellules. Tout cela se fait in vitro avec un certain délai, de façon à obtenir un stock de cellules légèrement modifiées et utilisables ensuite pour traiter le patient.
On réinjecte à la personne différentes choses selon le traitement en cours :
- On peut réinjecter des antigènes tumoraux, donc des marqueurs de cellules tumorales, qu’on réinjecte avec des adjuvants. Un adjuvant est une molécule qui a pour but de stimuler les réactions immunitaires inflammatoires. Elles vont donc provoquer une réaction rapide du système immunitaire, ce qui va aussi permettre d’enclencher secondairement la réaction adaptative.
- On peut utiliser des cellules immunitaires modifiées, notamment certaines cellules dendritiques ou bien certains lymphocytes T cytotoxiques. Ainsi, selon le type de maladie et même selon le type de cancer, on utilise différentes cellules.
- On peut réinjecter certaines molécules immunitaires qui vont encore aller stimuler les défenses immunitaires de l’individu. On peut injecter par exemple des interleukines qui sont des cytokines, ou bien des anticorps, certains anticorps qui vont être particulièrement utiles.
Les cellules tumorales sont particulières puisqu’elles ne viennent pas d’un pathogène extérieur, ce sont des cellules du soi, mais du soi modifié. Elles ont la particularité de proliférer, c’est-à-dire de se diviser de façon incontrôlée, ce qui crée les tumeurs et donc des dysfonctionnements dans tout l’organisme.
Une cellule tumorale est donc une cellule « à soi » mais qui ne fonctionne pas comme une cellule normale. En tant que cellule malade, anormale, elle possède à sa surface des antigènes, c’est-à-dire des marqueurs de tumeur, des antigènes tumoraux. Ces antigènes tumoraux sont présentés en surface comme des étiquettes par l’intermédiaire de cette molécule du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH). Cet antigène tumoral va jouer son rôle d’étiquette, porté par le CMH, il va faire jouer à la cellule tumorale le rôle de cellule présentatrice d’antigène et va donc être reconnu par une cellule (par exemple une cellule dendritique), ce qui va déclencher la réponse immunitaire adaptative et la production comme pour toute cellule malade, de lymphocytes T cytotoxiques. On est ici dans une réaction immunitaire classique.
Le problème est que cette cellule tumorale porte aussi à sa surface des marqueurs qui font partie du soi. Ces marqueurs sont appelés PDL1, par exemple. Ils sont reconnus pas les lymphocytes T cytotoxiques qui possèdent des récepteurs PD1 et l’association PDL1 sur son récepteur PD1 va aboutir à l’inhibition du lymphocyte T cytotoxique. Ainsi, le lymphocyte T cytotoxique qui aurait pu détruire cette cellule malade ne va pas la détruire, ou de façon peu efficace.
Ces marqueurs correspondent aussi aux marqueurs que possèdent par exemple les cellules présentatrices d’antigène qui, elles, permettent d’enclencher les réactions adaptatives mais ne sont pas détruites par les lymphocytes T cytotoxiques. Autrement dit, la cellule tumorale est une cellule malade qui déclenche la production de cellules qui pourraient permettre de la détruire mais qui inhibe l’action de la cellule qui la détruirait. Ainsi, la cellule tumorale va pouvoir proliférer et la tumeur va se mettre en place.
Dans l’immunothérapie, on peut essayer de produire des anticorps monoclonaux, obtenus en laboratoire par un traitement particulier de cellules : une fusion entre des lymphocytes B (différenciés en plasmocytes et qui pourront produire des anticorps) et des cellules tumorales. On obtient ainsi de grands stocks d’anticorps réinjectés au patient.
Ici, on peut essayer de traiter le patient avec des anticorps qui vont aller inhiber, soit le marqueur PDL1, soit éventuellement selon les patients, le récepteur PD1. Quoi qu’il en soit, les anticorps empêcheront cette fixation, donc empêcheront le LTc (lymphocyte T cytotoxique) de reconnaître la cellule tumorale comme du soi ou, en tout cas, empêcheront la cellule tumorale d’inhiber le LTc. De cette façon, le LTc pourra jouer son rôle cytotoxique et donc détruire la cellule malade.
Ainsi, par l’injection d’anticorps monoclonaux, on constate qu’on peut essayer de détourner cette action inhibitrice des cellules tumorales sur notre système immunitaire. Dans le cas de certains cancers des ovaires, on utilise ces anticorps qui vont finir par activer les lymphocytes qui ne l’étaient pas assez à cause des cellules tumorales. Selon le type de cancer, on a recours à différents types d’injection.
Enfin, il faut noter qu'actuellement tous les cancers ne peuvent pas être traités par immunothérapie et que des pistes de recherche sont encore nombreuses, de très nombreuses études sont actuellement en cours sur des patients pour essayer de développer ces techniques d’immunothérapie.
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