Les procès et controverses littéraires

Les procès et controverses littéraires

Période

Dès le XIXe siècle ont lieu des procès d’auteurs. Les procès contre les écrivains apparaissent en concomitance avec la notion de propriété intellectuelle. C’est une notion juridique. La « propriété intellectuelle » désigne la création artistique et littéraire, c’est-à-dire des biens immatériels (l’intellect, la pensée) mais rendus publics par le biais d’œuvres. L’auteur et l’artiste sont responsables de leurs œuvres et de leurs contenus aux yeux de la loi.  La notion de « propriété intellectuelle » apparaît au XVIIIe siècle, avec l’auteur Beaumarchais qui milite pour que les auteurs aient des droits sur leurs textes. Beaumarchais parvient à obtenir des droits sur ses pièces de théâtre lorsqu’elles sont jouées. Ce nouveau droit est permis par l’absence de censure, abolie avec la Révolution française.

Toutefois, à partir du moment où l’on a des droits, on a également des devoirs, ce qui signifie qu’un auteur doit justifier son propos et que l’on peut attenter un procès à un auteur.

Mis à part sur le plan juridique, cette notion a aussi été expliquée par un philosophe du XXe siècle, Michel Foucault, lors de sa conférence intitulée Qu’est-ce qu’un auteur ? Il exprime l’idée selon laquelle un auteur est responsable de son texte et qu’il doit donc répondre juridiquement de son texte.

 

Les controverses littéraires portent sur les manières de concevoir la littérature. Il s’agit d’une discussion argumentée ou d’un débat, engendrés par un désaccord entre des auteurs. Il peut s’agir de différentes opinions sur la manière de concevoir l’œuvre, par exemple si elle doit être réaliste ou fictive, si elle doit dévoiler toute la vérité ou en dissimuler une partie etc. Dans le cas de controverses littéraires, il n’y a pas de notion juridique, ces conflits sont réglés entre les auteurs eux-mêmes.

 

Dates-clés

En 1857, deux procès d’auteurs ont lieu. Ils sont statués par le même juge. Il s’agit du procès des Fleurs du mal de Baudelaire et de Madame Bovary de Flaubert. Les deux textes sont accusés d’atteinte aux bonnes mœurs, d’atteinte à la morale religieuse puisque l’Église et l’État ne font qu’un jusqu’en 1905. La lecture est alors vue comme un moyen d’éduquer les lecteurs. Les deux textes n’ont pas pour but d’éduquer le lecteur comme le souhaiterait l’État. Le recueil de poésies de Baudelaire Les Fleurs du mal exalte la beauté et l’étrange voire le macabre comme avec le poème « Charogne » qui porte sur un cadavre.

Dans le roman Madame Bovary, Flaubert porte un regard sur la vie d’une jeune bourgeoise de campagne pétrie de littérature romanesque l’entraînant vers une progressive désillusion et une déchéance sociale. Ce roman a été perçu comme une critique de la condition féminine, ce qui a engendré un procès. L’œuvre de Baudelaire est condamnée tandis que celle de Flaubert est acquittée. Le recueil de poèmes Les Fleurs du mal est publié mais amputé de six poèmes. Ils seront néanmoins publiés clandestinement en Belgique.

 

En 1830 a lieu une controverse littéraire d’ampleur autour de la pièce de théâtre Hernani de Victor Hugo. Cette controverse littéraire a été appelée La bataille d’Hernani. Dans cette œuvre, Hugo défend une nouvelle conception du théâtre, plus libre. Il veut libérer l’écriture en vers, en intégrant une nouvelle rythmique et le décor où se déroule l’intrigue. Dans Hernani la pièce se déroule dans une chambre à coucher, ce qui n’avait jamais été montré au théâtre auparavant. Durant la représentation de cette pièce a lieu la bataille d’Hernani durant laquelle défenseurs et détracteurs se font face et finissent par en venir aux mains.

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