La Méditerranée médiévale : espace d’échanges et de conflits à la croisée de trois civilisations

La Méditerranée médiévale

I. Un espace partagé par trois civilisations

 

A. Le monde byzantin

L’Empire byzantin est issu de l’ancien Empire romain d’Orient. Il est dirigé par le basileus (roi en grec) qui concentre l’ensemble des pouvoirs. Il a notamment les pouvoirs religieux puisque c’est le roi qui est chargé de désigner le patriarche (l’équivalent du pape dans la religion orthodoxe). L’Empire byzantin est dirigé depuis Constantinople. Il s’agit d’une ville importante qui comprend une population nombreuse et dans laquelle s’épanouissent les arts et les sciences. Constantinople est à la croisée des routes commerciales, ce qui en fait un espace économique dynamique.

Le monde byzantin est menacé. En effet, différents peuples lui font la guerre à ses frontières : les Normands qui bâtissent un royaume au sud de l’Italie ; les Arabes qui conquièrent les frontières de l’Afrique du Nord et de la Mésopotamie ; les Turcs qui avancent en Anatolie.

 

B. La civilisation arabo-musulmane

Pour comprendre les caractéristiques de cette civilisation, il est nécessaire de revenir au VIIe siècle, en Arabie, dans la ville de La Mecque. Un homme, Mohammed, se présente comme le prophète d’une nouvelle religion : l’islam. Il est chassé de La Mecque en 622. Il monte une armée et entreprend la conquête de la majeure partie de la ville. Ses successeurs, les califes, continuent les conquêtes et bâtissent un immense empire qui s’étend du nord de l’Espagne jusqu’au fleuve Indus. Cependant, l’unité politique de cet empire ne résiste pas. En effet, il éclate entre différents États, émirats et califats qui peuvent se reconnaître mutuellement ou se faire la guerre.

Dans cette civilisation on voit l’émergence d’une forte activité culturelle et économique. Ce dynamisme est surtout présent dans les villes. Les villes musulmanes font partie des plus grandes villes du Moyen Âge, par exemples, Le Caire, Damas ou Bagdad qui comptent jusqu’à un million d’habitants chacune. Dans ces villes s’épanouissent des arts tels que la poésie, mais aussi les sciences comme l’école d’astronomie de Bagdad où de grandes découvertes ont été réalisées, en s’appuyant notamment sur les écrits antiques grecs ou romains.

Malgré les divisions politiques, on observe dans cette civilisation arabo-musulmane, une uniformisation culturelle et religieuse : les peuples conquis pratiquent de plus en plus la culture arabe et se convertissent à la religion musulmane, bien que cela ne soit pas obligatoire. Ainsi, malgré une diversité linguistique et religieuse persistante, il existe une uniformisation de cet espace.

 

C. Le monde carolingien

Cette civilisation s’inscrit sur le territoire conquis par Charlemagne au IXe siècle. Il n’existe pas d’unité politique puisque cette civilisation est divisée entre de nombreux royaumes et principautés mais la réalité politique est que les territoires sont dirigés par des seigneurs. Dans cette civilisation, il y a un important essor agricole. Cette production a pour conséquence l’augmentation de la population. Ce dynamisme économique profite aux villes qui s’agrandissent, se dotent de nouveaux monuments et deviennent le centre d’un commerce international. Dans ces villes a lieu l’émergence d’une nouvelle élite urbaine composée de marchands qui peuvent prendre le pouvoir et diriger eux-mêmes la ville comme c’est le cas à Venise avec les doges ou à Bruges avec les échevins.

Dans ce monde carolingien, une institution reste centrale pendant tout le Moyen Âge : l’Église. L’Église est dirigée par le pape, à Rome et se réforme durant toute la période médiévale. Au XIe siècle en particulier débute la réforme grégorienne, initiée par le pape Grégoire VII, qui vise à une affirmation du pouvoir papal sur la royauté.

 

II. La Méditerranée, un espace de conflits et d’échanges

 

A. Les conflits

Les principaux conflits qui ont lieu au Moyen Âge sont les croisades. En 1096, le pape Urbain II appelle les chrétiens d’Occident à entreprendre la conquête de Jérusalem, ville sainte, et de sa région. Cette croisade est une victoire puisqu’en 1099, les Croisés s’emparent de la ville de Jérusalem et fondent alors les États latins d’Orient. Cependant cette fondation n’est pas pérenne puisqu’au XIIe siècle, les musulmans dirigés par Saladin reprennent Jérusalem et les États latins d’Orient.

En Espagne a lieu la Reconquista. Les royaumes chrétiens du nord de l’Espagne entreprennent la reconquête du territoire espagnol aux mains des musulmans. Cette reconquête est progressive. Elle est effectuée notamment durant la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212 qui est une victoire chrétienne. Toutefois, il faut attendre 1492 pour que le dernier royaume musulman, le royaume de Grenade, tombe aux mains des chrétiens. Il ne faut pas limiter les échanges du pourtour méditerranéen à ces conflits.

 

B. Les échanges commerciaux et culturels

Les trois civilisations font des échanges commerciaux entre elles. De l’est de la Méditerranée proviennent des marchandises qui coutent très cher comme la soie. De l’Afrique provient de l’or et des esclaves.

L’Occident exporte des produits comme le bois, le blé ou les draps de laines fabriqués en Flandres. Cette Méditerranée est aussi un espace d’échanges culturels.

Cependant, ces échanges sont déséquilibrés. Ce sont majoritairement les occidentaux qui profitent et s’inspirent de l’art byzantin et des connaissances scientifiques du monde arabo-musulman. Des lieux s’imposent comme des espaces d’échanges, des lieux de passage tels que la Sicile, détenue par les Normands, ou l’Espagne.

 

Conclusion

 

La Méditerranée médiévale est partagée entre trois civilisations. Ces civilisations entretiennent de nombreux contacts. Ces contacts sont tout d’abord des contacts guerriers mais également des contacts commerciaux et culturels.

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