L’UE, un espace plus ou moins ouvert sur le monde

L'UE, un espace plus ou moins ouvert sur le monde

Il existe évidemment des facteurs d’ouverture, mais il faut voir que cette ouverture peut être limitée. Ce qui paraît important, c’est de mettre en lumière une question générale en géographie : dans le cadre de la mondialisation, quel rapport entre la puissance et l’ouverture ?

 

I. Rapport puissance / ouverture

 

A. Forte ouverture économique

Aujourd’hui, tous les États majeurs du globe (puissants économiquement et qui en imposent politiquement) sont des États ouverts. À l’inverse, un État qui serait fermé, enclavé, peu ouvert aux échanges internationaux, est à priori un État faible.

S’interroger sur l’ouverture de l’UE, c’est s’interroger sur sa puissance. Cette ouverture est d’abord une ouverture économique. Il faut insister sur ce mot « ouverture », car il ne s’agit pas simplement de dire que si l’on additionne les PIB des 27 États qui font partie de l’UE, cela forme la puissance la plus riche du monde. Mais il s’agit dans l’ensemble d’une économie ouverte au commerce international. Bien que ce soit principalement par le commerce intra-européen que l’UE est la première puissance commerciale du monde, elle fait aussi beaucoup de commerce avec ses partenaires.

 

B. Rayonnement et exemple du CETA

Par exemple, un traité de libre-échange a été signé il y a peu de temps avec le Canada : le CETA. Il prévoit des échanges approfondis entre le Canada et l’UE. Celle-ci est également ouverte aux investissements : l’UE est à la fois un grand investisseur et un grand récepteur d’investissements. L’ouverture économique peut également se manifester par l’usage de l’euro, qui est la deuxième monnaie de réserve à l’heure actuelle dans le monde. L’euro est donc connu partout.

Quant au rayonnement européen, même s’il décline, il garde des facteurs attractifs : pour preuve, le fait que l’Europe soit un territoire d’immigration. De nombreux réfugiés y viennent pour fuir une guerre civile. L’Europe est accueillante et attractive. La culture est également importante. Les langues européennes comme le français et l’anglais sont encore beaucoup parlées dans le monde. Enfin, il faut mentionner la dimension touristique des grands pays européens qui sont des espaces de culture ou de loisirs.

 

C. Politique du voisinage

La politique de voisinage définit les rapports que l’UE entretient avec des États géographiquement proches. Deux dispositifs qui sont en place :

– L’Euro-Méditerranée qui met en relation les pays d’Europe avec notamment les pays du Maghreb.

– Une politique concernant les marges orientales de l’Europe : l’Europe de l’Est qui n’a pas encore été intégrée à l’UE et qui se heurte à la position russe, plutôt hostile à l’expansion indéfinie de l’UE.

 

II. Une ouverture limitée

 

A. Quel rayonnement diplomatique ?

La politique diplomatique européenne est en déclin : il n’est pas certain que l’on tienne toujours compte de l’avis de l’Europe dans les grandes questions internationales. Le président Obama, par exemple, n’est venu que très peu en Europe durant ses deux mandats. Il est l’artisan du pivot, c’est-à-dire d’une rencontre avec l’Asie au détriment de l’Europe.

De plus, l’UE n’est pas une puissance militaire en elle-même : même si il y a de grandes puissances militaires en Europe comme la France et le Royaume-Uni. Cependant, l’Europe a une capacité d’action dans le monde qui est très limitée.

 

B. Crises et ouverture

Les crises que l’UE a connues depuis une dizaine d’années sont révélatrices d’un problème d’ouverture. La crise de 2008, par exemple, est révélatrice de l’ouverture de l’Europe aux flux de capitaux et donc aux flux de capitaux toxiques dits « subprimes ». Ces derniers ont fini par pénaliser nos économies. La crise de l’euro s’est ensuite greffée dessus.

La crise migratoire de 2015, c’est-à-dire un afflux massif de migrants consécutifs aux printemps arabes, pose le problème des capacités d’accueil de l’Europe, laquelle est parfois considérée comme une forteresse. Les accords de Schengen, décidés en 1985 et effectifs en 1995, font de l’Europe un espace protégé dans lequel il est possible de circuler librement, mais dans lequel il est très difficile d’entrer par voie légale.

La crise épidémique de 2020 avec la Covid-19 témoigne aussi des problèmes de l’ouverture. En effet, lorsque une économie et un territoire sont ouverts, cela signifie qu’il est aussi ouvert au virus.

 

III. Des territoires plus ou moins concernés par l’ouverture

 

Quelle que soit la question posée ou l’échelle considérée, les territoires sont plus ou moins concernés par l’ouverture et par l’intégration dans la mondialisation.

À l’échelle étatique, les États sont différemment concernés par cette ouverture. Les États d’Europe de l’Est ou encore l’Allemagne, qui ont conservé une forte capacité industrielle, sont concernés différemment que les pays d’Europe de l’Ouest et du Sud (France/Italie/Espagne), lesquels sont plutôt des pays de tourisme et qui accueillent des ressortissants venus de l’extérieur.

À plus grande échelle, c’est-à-dire plus locale, lorsqu’un territoire est accessible, bien desservi, bien équipé, connecté et en relation avec ses concurrents, comme une métropole par exemple, il s’agit d’un territoire ouvert. Par contre, lorsqu’il s’agit d’un territoire plus enclavé, l’ouverture est plus faible.

 

Conclusion

 

Cette question de l’ouverture de l’UE doit être débattue : alors que l’UE avait au départ cette vocation à être ouverte (elle a subi plusieurs élargissements), elle a aussi subi différents problèmes liés à cette ouverture.

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