La France, une nouvelle place dans le monde

La France, une place nouvelle dans le monde

I. La IVe République, entre décolonisation et construction européenne

 

A. Un régime démocratique mais instable

La IVe République est un régime instable, mais démocratique. En effet, il procède selon le respect de la souveraineté nationale en donnant l’essentiel du pouvoir aux représentants de la nation, c’est-à-dire aux députés qui sont élus au scrutin proportionnel. Les problèmes de ce système sont l’absence de majorité nette et l’instabilité de l’exécutif : en l’espace de 12 ans, 22 gouvernements se sont succédés au pouvoir et seuls deux gouvernements ont duré plus d’un an. Cependant, toutes ces institutions procédaient du programme du Conseil national de la résistance, et partaient de bonnes intentions. 

 

B. Le choix de l’Europe et l’intégration dans le camp occidental

L’une des caractéristiques fondamentales de la IVe République est l’Europe. En effet, sous la IVe République, la France est un des États fondateurs de la construction européenne avec notamment la mise en place de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier) dès 1951, et un peu plus tard en 1957 avec les traités de Rome qui créent la CEE. Cette insertion dans l’Europe doit être corrélée à l’engagement occidental de la France : dans ce contexte de Guerre froide, la France qui a bénéficié du plan Marshall, a clairement choisi son camp et appartient à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN). La France fait donc parti du camp américain et cela pose un problème de politique interne : en effet, dans cette République démocratique, le poids du parti communiste est très important et celui-ci s’oppose évidemment à l’alignement du pays sur le bloc américain.

 

C. Le drame de la guerre coloniale

L’autre caractéristique majeure de la IVe République est la décolonisation, car c’est ce qui a causé son effondrement. En effet, deux guerres coloniales se sont succédées.

D’abord la guerre d’Indochine de 1946 à 1954 : cette guerre est à la jonction d’une part, de la problématique coloniale puisque l’Indochine est un territoire appartenant à la France ; d’autre part, de la problématique de la Guerre froide puisque les indépendantistes vietnamiens sont communistes et que la France obtiendra le soutien des États-Unis qui poursuivront le travail après, pendant la guerre du Vietnam.

Enfin, en 1954, quelques mois après la fin de la guerre d’Indochine, la guerre d’Algérie éclate. La guerre d’Algérie et ses mémoires font l’objet d’un jalon obligatoire du programme, auquel il faudra accorder plus de temps.

La IVe République meurt donc de la guerre coloniale pour laisser place à la Ve République, fondée par le général de Gaulle.

 

II. La Ve République du général de Gaulle

 

A. Le renforcement du pouvoir exécutif

La Ve République est marquée par le renforcement du pouvoir exécutif. En effet, sous la IVe République, les présidents de la République n’avaient que très peu de pouvoir. Sous la Ve, le rôle du président de la République devient plus important : c’est lui qui impulse la vie politique de la nation. Ce changement représente un véritable tournant politique qui garantit la stabilité du régime, à défaut d’une représentation véritablement souveraine de la nation.

À cette époque, deux figures politiques ont été à la fois complices et rivales : le général de Gaulle et Pierre Mendès-France. Pierre Mendès-France a servi le général dans le gouvernement, notamment celui de l’après-guerre. Grande figure de la vie politique française, ou du moins grande figure morale, il s’est opposé au renforcement, selon lui excessif, du pouvoir exécutif : il était plutôt favorable à un régime qui représenterait mieux la diversité des opinions dans une République plus parlementaire.

Il faudra examiner plus en détail dans le cours les éléments de la Constitution de 1958, pour mettre en lumière ceux qui restent encore en place aujourd’hui puisque cette constitution a été maintes fois révisée et qu’elle n’est plus tout à fait la même qu’à l’époque du général.

 

B. Moderniser le pays dans une Europe maîtrisée

La politique du général de Gaulle, fondée sur cette nouvelle constitution, est une politique dans la continuité de celle de la IVe République, soit une politique de modernisation du pays : soutien des grandes entreprises françaises susceptible de s’imposer à l’international (appelées champions nationaux), politique d’aménagement du territoire, amélioration du réseau de transport français, choix du nucléaire tant civil que militaire (affirmant ainsi le profil de la France à cette époque et le contexte européen). Le général de Gaulle n’est pas pro-européen, mais à son arrivée au pouvoir en 1958, les traités sont déjà signés et il est donc contraint de les accepter. La conception qu’avait le général de Gaulle de l’Europe correspondait plus à une collaboration entre États qu’à l’obéissance à des règles uniques : les différentes nations restent maîtresses de leur destin et souveraines. Il était donc très hostile à la supranationalité, que nous connaissons aujourd’hui avec l’Europe, qui nous impose des règles, des lois et des traités.

 

C. Le rang, l’indépendance

Le souci d’être maître de soi en Europe rejoint la préoccupation gaullienne de l’indépendance nationale qui se manifeste encore à cette époque. En effet, le général de Gaulle a, par exemple, fait sortir la France du commandement intégré de l’OTAN en 1966 car il ne voulait pas que des généraux américains donnent des ordres à l’armée française. Il a également fait le choix de développer une arme nucléaire qui soit propre à la France et qui ne doive rien au parapluie nucléaire américain. Ce souci d’indépendance qui se manifeste vis-à-vis des américains et vis-à-vis de l’Europe est tout à fait particulier de l’esprit politique du général de Gaulle et marque le gouvernement de la France de cette époque et ce jusqu’à la disparition du général en 1970.

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