Annale – Instabilité de la croissance et fluctuations de la demande

Qu’est-ce qu’un cycle économique ?

Les cycles économiques sont à distinguer des fluctuations qui sont de simples périodes de variation. Les variations doivent être suffisamment longues et régulières pour que l’on parle réellement de cycles.

Une période d’expansion peut se retourner et aboutir à une crise : à la suite de cette crise on aura une baisse de la production, du chômage ou même de l’inflation. Cela pourra mener à une récession (baisse du niveau de la croissance), voire à une dépression correspondant à une croissance négative. Une crise génère souvent une récession se continuant dans les pires scénarios par une période de dépression. La reprise achèvera alors plus tard ce cycle. Le cycle voit donc s’alterner des conjonctures économiques différentes.

 

Un cycle est constitué de 4 phases :

– l’expansion : phase de croissance, la production est de plus en plus importante

– la crise : baisse de la production, inflation, déflation, chômage, etc.

– la récession : ralentissement de la croissance, voire même dépression (=  croissance négative : on produit moins que l’année précédente)

– la reprise : on arrive sur une nouvelle phase d’expansion

 

Il y a différents types de cycles. Les cycles très longs (40/50 ans) que l’on nomme cycles Kondratieff du nom de l’économiste les ayant théorisés. Ils sont expliqués pas les grappes d’innovations.

A l’intérieur de ces cycles longs, il peut y avoir des cycles de moindre amplitude ou des cycles plus courts tels que les cycles Juglar se déroulant sur plusieurs années ou tels que les cycles Kitchin qui durent entre 30 et 40 mois. De longs cycles peuvent donc cumuler des cycles internes différents de part leur cause : tels que la variation des stocks, la variation des investissements, des innovations, etc.

Quelles sont les conséquences d’une crise sur la croissance ?

 

La crise correspond au moment de retournement de la conjoncture généralement dû à un krach. Ainsi, à ce moment de retournement de la conjoncture, se produira une baisse de la consommation des agents économiques et de la production des entreprises. Pour comprendre comment ces crises vont affecter la croissance, il faut se poser deux questions :

– Comment les crises affectent-elles la croissance potentielle ?

– Comment les crises affectent-elles la croissance effective ?

Le schéma représente une situation organisant la croissance potentielle qui est plus stable que la croissance effective car on ne peut pas prévoir à l’avance les fluctuations économiques.

On observe ainsi qu’avant la crise, la croissance potentielle correspond plus ou moins à la croissance effective. Pourtant, la période suivant la crise va inverser le phénomène. La croissance effective sera de plus en plus distancée de la croissance potentielle. La réduction de la consommation, le chômage ou la baisse de la production vont baisser si bien qu’un cycle récessif sera créé.

Croissance potentielle : c’est la croissance maximum que l’on pourrait avoir en utilisant tous les facteurs de production, sans avoir d’inflation.

Croissance effective : c’est la croissance observée.

 

À court terme, on observe donc que la crise a un impact immédiat sur la croissance.

À long terme, la crise aura aussi un effet sur la croissance potentielle. Il y aura une perte de la qualification des individus du fait des licenciements et de la baisse de l’investissement des entreprises. De facto, seront observées une baisse de la population active et donc de la consommation des ménages. On parle alors d’un effet d’hystérèse qui correspond à une phase d’augmentation durable du chômage alors même que ces causes ont disparu. Par ailleurs, les entreprises ne vont plus investir et seront donc moins efficaces dans la production. La crise aura peut-être aboutie à faire sortir certaines catégories de personnes telles que les plus diplômés qui s’expatrieront ou les femmes qui sont celles qui devront plus généralement quitter leur emploi pour assumer le foyer.

Ainsi, la croissance effective sera aussi affectée par la crise à court terme. On parle alors de conséquences conjoncturelles de la crise dont les effets se font ressentir immédiatement. Concernant la croissance potentielle, les effets seront à moyen et long termes de telle sorte que les potentialités de croissance seront amoindries. On parle alors des conséquences structurelles de la crise.   

 

Pourquoi les crises sont-elles inhérentes au fonctionnement de l’économie ?

Les crises économiques peuvent êtres dues à plusieurs facteurs. Les chocs exogènes, donc extérieurs à l’économie, peuvent être une principale source d’explication en ce sens. Sont à compter les chocs d’offre, les chocs pétroliers ou les chocs de demande par exemple. Certaines crises sont aussi dues à des chocs d’innovation tel qu’a pu l’expliquer Schumpeter.

On considère surtout que les principales crises économiques sont inhérentes à l’économie et explicables par son fonctionnement même : ce sont les chocs endogènes. Il s’agit notamment du cycle des affaires selon lequel les crises sont inévitables et doivent forcément se produire.

 

I. Le cycle des affaires

 

Le cycle des affaires explique pourquoi dans un cycle économique sur le marché des biens et des services, il y a toujours une crise. C’est le cycle normal de l’économie. Il fonctionne de la manière suivante :

– Il y a d’abord une période d’expansion où les entrepreneurs sont confiants, ils anticipent une forte demande et donc ils investissent. Cela va entraîner la création d’emplois, et la hausse du pouvoir d’achat.

– À un certain moment, les entreprises n’ont plus besoin d’investir car leurs investissements sont déjà opérationnels. On arrive au stade du plateau. Après cela, les entreprises n’investissent plus ce qui aboutit à des licenciements, etc.

– Puis arrive la période de récession après cette phase d’expansion, elle se caractérise par une baisse des revenus et donc de la consommation. La première vague de chômage est enclenchée. Puis, les entreprises vont voir leurs stocks augmenter (puisque la consommation baisse), elles vont donc ralentir la production ce qui va créer la deuxième vague de chômage. Les entreprises commencent à faire faillite, les prix baissent.

– Enfin, la période de reprise arrive quand la baisse des prix est suffisante pour une relance de la consommation et des investissements.

 

II. Le cycle du crédit

 

Un autre exemple peut être vu dans le cycle du crédit. Ces crises sont plus ponctuelles mais aussi plus retentissantes et laissent de larges traces dans l’histoire économique. Ce fut le cas en 2007 avec la crise des subprimes.

 

 

Un cycle du crédit est dû à une situation de prospérité économique durant laquelle les banques vont baisser les taux d’intérêt et baisser les facilités de crédit. La demande sera basée sur l’endettement. Des spéculations basées sur les biens et les services seront alors organisées. Il y aura donc une phase de confiance trop importante dans les lois de l’économie et dans la solvabilité des ménages. À un certain moment des difficultés à vendre vont apparaître et le retournement du cycle s’opèrera. Des restrictions importantes seront portées sur le crédit. On parle d’asphyxie de l’économie. On entre alors dans une phase de récession voire même de dépression avec une baisse des prix assez brutale car les agents vont tenter de revendre leurs biens sur le marché le plus rapidement possible. Cela durera jusqu’à ce que les prix soient suffisamment bas pour relancer la demande des ménages et l’offre des entreprises.

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