Dans ce chapitre, on se demande si notre modèle de croissance est compatible avec la préservation de l’environnement. Si on se pose la question, c’est bien-sûr que notre modèle de croissance à des conséquences sur l’environnement. Quelles sont ces conséquences ?
On considère en général qu’il y a deux grands types d’atteintes à l’environnement :
- la dégradation de l’environnement,
- l’épuisement des ressources naturelles.
I. La dégradation de l’environnement
Notre modèle de croissance est extrêmement consommateur de ressources et de richesses. Il est en général assez négligeant avec l’environnement, n’hésitant pas à créer de fortes pollutions comme la pollution des eaux, mais aussi l’émission d’un certain nombre de matières et de produits chimiques qui ont des impacts néfastes sur l’environnement.
La pollution des eaux est en général la conséquence de rejets de produits toxiques dans les eaux, directement dans les nappes phréatiques ou dans les rivières.
Les pluies acides sont la conséquence de la production d’électricité qui émet un certain nombre de dioxydes libérés dans l’atmosphère et qui va charger les gouttes de pluie. En sécoulant et en tombant, l’eau ainsi acidifiée peut détruire des forêts. L’exemple le plus connu est la forêt des Appalaches où il ne reste plus que le tronc des arbres à cause de ces pluies.
Un dernier exemple de la dégradation de l’environnement est le « sixième continent », qui est un continent de l’Océan Pacifique constitué uniquement de déchets flottants, principalement en plastique.
II. L’épuisement des ressources naturelles
Le second problème est l’épuisement des ressources car notre modèle de croissance est extrêmement consommateurs de ressources naturelles renouvelables ou non renouvelables.
- Les ressources renouvelables sont des ressources qui ont la capacité à se renouveler plus vite que leur consommation.
- Les ressources non-renouvelables sont des ressources qui ne se renouvellent pas, ou se renouvellent moins vite que la durée de leur consommation.
L’utilisation des ressources ne pose pas les mêmes questions en fonction qu’elle soit renouvelable ou non. Si c’est une ressource renouvelable, on peut l’exploiter à condition de respecter son rythme de renouvellement. Pour une ressource non-renouvelable, le stock est fini, donc on peut l’exploiter mais il faut prévoir la fin des stocks et chercher des alternatives à cette ressource.
La question des ressources naturelles est en fait la question des biens communs. Les biens communs sont des biens rivaux, car l’utilisation par une personne de ce bien va affecter la consommation de tous les autres. Par exemples : l’extraction de barils de pétrole sont autant de barils qui ne seront plus extractibles pour les générations futures ; la pêche du poisson par certains impacte la pêche des autres.
En revanche, ces biens sont non-excluables, c’est-à-dire qu’on ne peut pas empêcher un individu qui souhaite l’utiliser de l’utiliser.
Cela soulève une autre question encore qui est celle du passager clandestin. Dans la mesure où il n’y a pas de barrières à l’exploitation de ces ressources naturelles, aucun individu n’a intérêt à réguler sa consommation. Collectivement, nous avons tous intérêt à ce que la consommation soit régulée, mais individuellement, personne n’a intérêt à réguler sa propre consommation. Tout le monde va donc consommer sans limites, ce qui va conduire à l’épuisement de la ressource naturelle.
Il faut donc des moyens de réguler l’exploitation des ressources naturelles, voire envisager des solutions alternatives. Quoiqu’il en soit, notre modèle de croissance, tel qu’il existe qu’aujourd’hui, n’est pas compatible avec la préservation de l’environnement et nécessite donc des transformations pour être plus soutenable.