La Ve République, de la République gaullienne à l’alternance et la cohabitation

La Ve République, de la république gaullienne à l'alternance et la cohabitation

La Ve République est le régime politique dans lequel nous vivons aujourd’hui. C’est un régime établit par une Constitution approuvée en 1958. L’histoire politique de la France au XIXe et XXe siècles est compliquée, ce qui explique qu’il y a déjà eu quatre Républiques. Après soixante ans d’existence de la Ve République, cette histoire semble s’être stabilisée.

 

I. Les institutions fortes sous l’autorité du général de Gaulle

 

Les institutions de la Ve République naissent dans un contexte très particulier. La IVe République (1946-1958) a été marquée par une forte instabilité gouvernementale. On avait alors le sentiment que la France était mal dirigée. Cette République meurt dans le drame de la guerre d’Algérie qui commence en 1954. C’est une crise très profonde pour la France, permettant le retour au pouvoir du général de Gaulle qui s’était illustré durant la Résistance.

Lorsqu’il revient, Charles de Gaulle établit une nouvelle constitution, approuvée par référendum en septembre 1958, dans un climat de discussion intense. En effet, il y a les partisans de cette nouvelle constitution qui soutiennent le général de Gaulle, mais il y a aussi les adversaires qui appellent à voter non. Ces derniers craignent le texte qui donne un rôle très important au pouvoir exécutif.

Le pouvoir exécutif est composé du gouvernement et du chef de l’État, pouvoir désormais solide qui ne craint pas d’être renversé par le pouvoir législatif comme durant la IVe République. La clef de voûte de ces institutions est le chef de l’État. Il dispose de pouvoirs étendus : possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale, possibilité de consulter les Français par référendum, etc. À partir de 1962, le chef de l’État est élu par les citoyens au suffrage universel direct, ce qui lui donne un surcroit de prestige et de légitimité.

 

II. La succession des présidents

 

Lors du départ du général de Gaulle en 1969, on s’est demandé si on allait être capable de lui succéder, car la constitution de la Ve République semblait être faite par lui et pour lui. On constate que les successeurs de de Gaulle n’ont pas touché aux institutions. Le pouvoir du Président est toujours extrêmement important et la France s’est habituée à ces institutions qui en 1958 étaient controversées.

Deux inflexions importantes :

– Le troisième président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, élu en 1974, est le premier président non gaulliste. S’il est plutôt de centre-droit, il va engager la France dans une politique de modernisation sur le plan sociétal (majorité à 18 ans ou encore autorisation de l’IVG).

– Avec François Mitterrand, en 1981, un homme de gauche accède pour la première fois à la présidence de la République.

Les institutions s’adaptent donc aux situations : les présidents passent, l’alternance existe, les institutions sont toujours les mêmes. 

 

III. Alternance et cohabitation

 

La cohabitation n’est pas prévue dans la Constitution de 1958. On parle de cohabitation lorsque la majorité parlementaire, à l’Assemblée nationale, est différente de la majorité présidentielle. Par exemple, François Mitterrand, président de gauche avec une Assemblée nationale à majorité de droite.

A l’époque, il y a encore une trentaine d’années, le mandat présidentiel dure 7 ans et le mandat des députés seulement 5 ans. Il y a donc un décalage qui permet la cohabitation. La plus longue a duré 5 ans, de 1997 à 2002, entre le Président gaulliste Jacques Chirac et le Premier Ministre socialiste Lionel Jospin. Ce problème est une des raisons qui a poussé à passer au quinquennat en 2002 : le chef de l’État est élu pour cinq, et il y a coïncidence entre les deux élections. Cela éloigne la probabilité d’une cohabitation.

L’alternance est saine en démocratie. Cela signifie que le pouvoir change de mains, et ne reste donc pas entre les mains de quelques-uns. On constate depuis 1981, avec l’élection de François Mitterrand, que cette alternance est presque systématique : la droite remplace la gauche, qui est remplacée par la droite, etc.

 

Conclusion

 

On peut se demander si cette alternance n’est pas un aveu de faiblesse ? Cela veut dire que les hommes au pouvoir pendant 5 ans sont sanctionnés par les urnes et perdent les élections. Un autre parti prend le pouvoir, avant d’être remplacé à son tour, etc. C’est sans doute le problème politique de la France de la Ve République, à un moment où les différences entre les deux grandes forces politiques du pays apparaissent de moins en moins nettement.

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