La littérature engagée

Ce cours du chapitre Individu et société : confrontation de valeurs ? traite de la littérature engagée. Dans un premier temps, il aborde sa définition et l’auteur le plus connu de ce type de littérature. Dans un second temps, il revient sur l’histoire littéraire en donnant des exemples d’auteurs engagés précurseurs.

La littérature engagée : ce que tu vas réviser

  1. Définition de la littérature engagée
  2. Histoire littéraire de la littérature engagée

 

Quels sont les engagements de la littérature ?

On parle parfois de littérature engagée ou d’écrivains engagés. Ce terme « d’engagé » ajouté à la littérature et aux écrivains est un peu complexe, parce qu’on peut se demander que serait une littérature qui ne serait pas engagée, que serait un écrivain qui ne serait pas engagé ? En réalité, ce sont des formules qui ont un sens bien précis et qui sont apparues dans la langue française à un moment précis de l’Histoire.

I. Définition de la littérature engagée

Quelle est la définition de la littérature engagée ? 

La littérature engagée regroupe les textes littéraires d’auteurs qui écrivent pour défendre une position. Il peut s’agir d’une position politique, éthique (= morale) ou religieuse (un peu moins fréquent).

Quels sont les principaux genre de la littérature engagée ?

Ces textes de littérature engagée sont des romans, des nouvelles, de l’argumentation, dans lesquels les auteurs prennent position et défendent leur point de vue sur la politique, sur la morale, sur la société, sur la religion, etc. On parle alors d’écrivains engagés.

Le terme d’écrivain « engagé », comme celui de littérature « engagée », sont apparus au XXe siècle. C’est finalement une notion assez récente surtout apparue après la Seconde Guerre mondiale, qui désigne le fait que certains écrivains ont éprouvé le besoin d’exprimer leurs opinions politiques clairement, dans leurs écrits. Ils ont considéré qu’on ne pouvait pas rester neutre et qu’il fallait nécessairement prendre position.

Quels sont les écrivains engagés ?

L’auteur le plus célèbre à ce titre est Jean-Paul Sartre, qui définit d’ailleurs la littérature engagée dans le texte « Qu’est-ce que la littérature ? ». De la même manière qu’André Gide, à peu près à la même période, a écrit le livre Littérature engagée. Le terme apparaît vraiment donc après la Seconde Guerre mondiale, dans les années 1950, même dès la fin des années 1940.

Comment un écrivain peut ne pas s’engager dans la littérature ?

En employant ces termes, ces auteurs veulent dire que quand on vit on est obligé de prendre position. On ne peut pas rester indifférent, et même si l’on devient indifférent ou passif, finalement, on a déjà pris position par le fait de ne rien faire, donc autant défendre des choses auxquelles on croit. Ces notions d’écrivain engagé et de littérature engagée sont liées à la philosophie de Sartre, l’existentialisme.

II. Histoire littéraire de la littérature engagée

Ce n’est pas parce que cette notion apparaît au XXe siècle qu’il n’y a pas eu d’écrivains engagés avant. On ne les appelait pas de cette façon de leur temps, mais à partir du XXe siècle on peut dire, par exemple, que Voltaire est l’ancêtre des écrivains engagés ou était lui-même un écrivain engagé.

Voltaire, dans Dictionnaire philosophique, a écrit l’article « Torture » dans lequel il explique et essaie de définir ce qu’est la torture. Pour la définir, il raconte une anecdote qui est celle d’un de ses lecteurs, le Chevalier de la Barre, arrêté parce qu’il avait des livres de Voltaire chez lui. Il a été torturé pour qu’il avoue son opposition au roi, ou d’autres méfaits pour lesquels il fut jugé et condamné. Voltaire dénonce cet usage de la torture dans cet article qu’il écrit en référence à cette histoire et dans laquelle il était indirectement engagé. En écrivant cet article, il décide de s’engager, c’est-à-dire, de prendre position.

Autre exemple d’écrivain engagé, tel qu’on le présente souvent : Émile Zola. Connu pour sa prise de position quant à l’affaire Dreyfus. Dreyfus était un capitaine juif accusé de trahison et destitué de son titre de militaire. Zola dénonce cette injustice dans « J’accuse », article paru dans le journal L’Aurore.  Il ne s’agit pas d’un texte littéraire ; ce n’est pas un roman, ni une nouvelle, ni un texte d’argumentation ou un livre, mais c’est un article de presse engagé.

Ainsi, parfois les écrivains engagés ne sont pas toujours des écrivains qui écrivent des romans pour défendre une cause ; ce peut être tout simplement un écrivain qui prend position dans sa vie, et qui pour cela, écrit des textes, même s’ils ne sont pas des textes de fiction ou des livres à proprement parler.

Dernier exemple en littérature étrangère et plus spécifiquement en littérature russe : Soljenitsyne. Il s’agit d’un auteur russe qui a écrit le texte L’Archipel du goulag, entre 1958 et 1967. C’est un roman qui se passe en Russie sous l’ère soviétique, au moment où un régime communiste bien particulier est mis en place.

Cet auteur était au goulag, qui est une prison, il y a écrit ce roman et l’a fait passer en Occident. Et notamment en France pour faire connaître à tout le monde l’existence de ces prisons russes, puisque la Russie ne disait pas qu’elle avait de telles prisons et ne voulait pas que cela se sache. Soljenitsyne a fait un acte politique, et certains de ceux qui l’ont aidé à faire passer le texte sont morts ou ont été condamnés à cause de cela. On peut donc aussi le ranger dans la catégorie des écrivains engagés, comme on peut dire que son roman fait partie des textes de littérature engagée.

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