De la naissance de l’Islam à la prise de Bagdad par les Mongols

Le monde de l'Islam

Dans le programme de 6e, deux religions monothéistes sont étudiées : le judaïsme et le christianisme.

Une troisième religion monothéiste apparaît en Arabie au milieu du VIIe siècle, avec le même Dieu, qui s’appelle Allah. Sur les territoires d’Arabie, vivent des tribus arabes polythéistes qui vénèrent leurs idoles sur une pierre noire, la Kaaba, dans la ville de La Mecque.

 

I. L’islam, une religion en construction

 

A. La naissance de l’islam

L’islam est une religion qui se construit au VIIe siècle par l’intermédiaire d’un marchand caravanier, Mohamed (parfois retranscrit Mohammed, Mahomet ou Muhammad), né en 571, il reçoit à l’âge de 40 ans la Révélation. L’ange Gabriel descend sur terre et lui annonce qu’il a été choisi par Allah pour diffuser une religion : la religion musulmane.

Dès lors, il est nommé le Prophète et a pour mission de diffuser cette religion à travers les tribus polythéistes. Il prêche à La Mecque et face à l’hostilité des tribus polythéistes, il doit s’enfuir en 622 : c’est l’Hégire. Il construit une religion depuis la ville de Médine, où un certain nombre de personnes croient en son message. Quelques années plus tard, il part à la reconquête des territoires de l’Arabie. Il se rend à La Mecque et brûle les idoles des tribus polythéistes et impose l’islam. Alors que les tribus polythéistes étaient dispersée un peu partout en Arabie, l’islam devient le ciment qui permettra de structurer un Empire à travers cette religion.

 

B. Les règles et les pratiques de la religion musulmane

Les règles et les pratiques de cette religion se trouvent dans trois textes importants, rédigés entre le VIIe et le IXe siècle : le Coran, les hadiths (ou hadîths) et la sîra (ou sîrah).

Dans ces textes religieux, et plus particulièrement dans le Coran, les musulmans apprennent les règles qu’ils doivent respecter pour honorer Allah. Pour cela, ils doivent respecter cinq piliers :

– la profession de foi (chahada ou shahâda),

– l’aumône aux pauvres (zakat, zakât ou zakaat),

– le pèlerinage à La Mecque (hajj), 

– le jeûne du ramadan (saoum ou sawm),

– la prière, cinq fois par jour (salat ou namaz).

Ils ont également un certain nombre de règles à respecter, comme : ne pas manger de porc, ne pas boire d’alcool, aider son prochain, respecter les autres.

 

II. Les conquêtes arabo-musulmanes aux VIIe-VIIIe siècles

 

A. Des conquêtes nombreuses

Mohamed a pour objectif de créer un État musulman et d’étendre son territoire. Dans ce but, des conquêtes sont entreprises entre le VIIe et le VIIIe siècle. Ces conquêtes commencent sous Mohamed entre 622 et 632, mais aussi après sa mort entre 632 et 661 par ses successeurs : les califes. Un calife est le chef des musulmans. Les conquêtes sont nombreuses et sont désignées sous le nom de djihad. Il s’agit de guerres saintes dont l’objectif est d’étendre le territoire de l’Empire, de l’enrichir, et de diffuser la religion musulmane. Cette diffusion de la religion laisse une relative liberté de culte car les chrétiens sont libres de pratiquer leur religion à la condition, toutefois, de payer un impôt.

Ce territoire est de plus en plus vaste et il faut l’organiser et l’administrer. Le calife se fait seconder par un vizir. Ensemble, ils nomment des représentants à travers le territoire qui seront chargés de diffuser la religion et de lever les impôts : ce sont les émirs.

 

B. Le problème de la succession

À la mort de Mohamed se pose également le problème de sa succession. Deux camps s’opposent alors :

– les chiites, qui pensent que le titre de calife doit revenir à la personne la plus proche de la famille de Mohamed,

– les sunnites qui pensent que le titre doit revenir à la personne la plus à même de diffuser la religion et la plus respectueuse des traditions de l’islam.

Deux camps apparaissent alors : la dynastie des Omeyyades qui règnent de 661 à 750 et la dynastie des Abbassides qui règnent de 750 à 1258, avant de perdre la bataille contre les Mongols.

 

III. Grandeur et puissance du monde musulman

 

Cette puissance apparaît d’abord dans les villes, qui sont des lieux politiques : c’est là que le calife peut imposer son pouvoir. La ville est également un lieu religieux, marqué par la présence de mosquées, symboles de la religion musulmane où les fidèles viennent prier.

La ville est également le reflet de la puissance culturelle de l’Empire musulman. Dans les villes, il y a de nombreuses bibliothèques qui reflètent l’érudition d’une partie de la population. Parmi cette population, on compte des mathématiciens, des médecins, qui font de nombreuses découvertes qui serviront plus tard à toute l’Europe.

La ville a un rôle important d’un point de vue économique : l’Empire musulman est au croisement des routes commerciales entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Les villes sont donc les lieux privilégiés des échanges commerciaux. De nombreux produits (de la soie, des épices, de l’or, des métaux) convergent vers les villes de l’Empire musulman et permettent son enrichissement.

 

Conclusion

 

La religion musulmane a cimenté et confectionné un État musulman en regroupant et en unifiant des tribus autrefois polythéistes. Ces anciennes tribus se sont développées – d’un point de vue économique et religieux – et se sont diffusées, ce qui a donné naissance à l’une des civilisations les plus puissantes, tant sur le plan intellectuel que militaire, aux alentours du VIIIe et du IXe siècle.

Les contacts entre chrétiens et musulmans en Méditerranée

L’expression mondes chrétiens désigne l’Empire carolingien et l’Empire byzantin. Entre le VIe et le XIIIe siècle, ces trois grandes puissances essayent toutes d’imposer leur hégémonie. Cependant, les relations entre ces Empires ne se résument pas à des affrontement militaires : ces trois espaces vivent aussi ensemble, et sont le théâtre d’échanges commerciaux et culturels. 

 

I. Des affrontements militaires nombreux

 

Ces affrontements militaires ont un lien avec la religion. Les Empires chrétiens craignent que l’Empire musulman les empêche d’accéder au tombeau du Christ à Jérusalem. Pour cette raison, et pour gagner du territoire et des richesses, le pape appelle en 1095 à la croisade. Une croisade est une guerre sainte dont le but et de libérer des territoires au nom de la religion chrétienne.

Le pape promet l’absolution pour les combattants qui voudraient s’engager dans les croisades, c’est-à-dire qu’ils seront pardonnés de leurs pêchés s’ils venaient à mourir sur le champ de bataille.

 

 

De nombreuses croisades ont lieu et permettent dans un premier temps aux Empires chrétiens de récupérer la ville de Jérusalem et de créer les États latins d’Orient. Les croisés, c’est-à-dire ceux qui ont participé à la croisade, s’installent sur les territoires autour de Jérusalem, mais ne réussissent pas à défendre ce territoire très longtemps. En effet, en 1187, Saladin réussit à reprendre Jérusalem. Les papes qui se sont succédés dans les années qui suivent entreprennent deux autres croisades pour libérer les peuples chrétiens de ces territoires, sans y parvenir. Une quatrième croisade est alors lancée, pendant laquelle les croisés réussissent à prendre la ville de Constantinople et pillent intégralement la ville

Parallèlement, les croisés tentent de repousser les musulmans en Espagne. Cet épisode s’appelle la Reconquista et débute au XIe siècle. Les croisés mettent du temps avant de conquérir les terres espagnoles.

Les conquêtes permettent aux Empires chrétiens d’assoir leur puissance sur le bassin méditerranéen.

 

II. Des contacts commerciaux intenses

 

Malgré des affrontements nombreux, les trois Empires (carolingien, byzantin et musulman) ont de nombreux contacts commerciaux. Jusqu’au XIe siècle, le bassin méditerranéen est dominé par les Empires byzantin et musulman. Mais à partir du XIIe siècle, de grandes villes portuaires, comme Gênes ou Venise en Italie, bénéficient de cet intense trafic commercial qui se met en place entre les trois Empires.

Les populations de l’Empire carolingien affectionnent des produits venant d’Asie. Or, pour passer de l’Asie à l’Empire carolingien, il est nécessaire de passer par l’Empire byzantin ou par l’Empire musulman. Ces échanges commerciaux enrichissent un certain nombre de territoires, dont l’Empire musulman. Les produits comme la soie, les épices, l’or sont très recherchés et sont à l’origine de l’intense commerce entre ces trois grands Empires.

 

III. De multiples échanges culturels

 

Par ailleurs, ces échanges commerciaux se doublent d’échanges culturels. Les connaissances de l’Empire musulman se diffusent et font progresser la médecine et les mathématiques. C’est à ce moment là que le chiffre « 0 » apparaît dans les Empires carolingien et byzantin.

Le Coran est traduit en latin, tandis que les oeuvres gréco-romaines sont traduites en arabe, preuve de la volonté de diffuser les différentes cultures dans ces trois espaces.

 

Conclusion

 

Malgré les affrontements militaires nombreux, dans certains espaces du bassin méditerranéen certaines communautés vivent en harmonie et en paix, malgré des religions différentes, comme à Tolède en Espagne, où des musulmans et des chrétiens arrivent à vivre ensemble malgré leurs différences.

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