L’homme et l’animal : définitions et problématiques

L'homme et l'animal

Le thème de l’homme et de l’animal est rarement traité en philosophie en terminale parce qu’il est lié à la question de l’humanité mais il aborde une problématique spécifique, celle de la question animale, de plus en plus traitée dans les médias.

 

I. Définitions

 

« homme » vient de humus qui signifie la « terre » en latin, en référence au récit de la Genèse où l’être humain est créé à partir de la glaise, par Dieu dans le récit de la Création, qui est commun aux religions juive et chrétienne.

« homme », en latin homo, englobe le vir (le masculin) et le femina (le féminin).

En français, « homme » a désigné l’être masculin et, en même temps, le terme générique de masculin et féminin. Cela a pu prêter à confusion, ainsi aujourd’hui avec les discours égalitaires entre les sexes qui se développent, on ne sait plus trop quoi faire de ce terme d’« homme ». Parfois, on le met avec une majuscule pour dire que c’est l’être humain et pas juste l’être masculin. Parfois, on privilégie le sens « être humain » (sans mettre de majuscule).

 

Comment définit-on l’homme en tant qu’être humain ?

– Première caractéristique : on le définit comme un animal politique chez Aristote, dans La Politique. Aristote commence à définir l’homme par le fait qu’il est déjà un animal. C’est un animal évolué mais c’est un animal. « Animal politique » ne veut pas dire que l’homme aime faire de la politique mais que l’homme est fait pour vivre en société. Polis signifie « la ville » chez Aristote et donc implique la vie en communauté. L’homme n’est pas un être autonome, quelqu’un de détaché de toute tribu, de tout groupe. Au contraire, l’homme est fait pour s’organiser, pour vivre avec les autres hommes.

– Deuxième caractéristique chez Aristote : l’homme est doué de logos. Logos est le terme grec pour désigner à la fois la raison et le langage. On le trouve par exemple dans « logique ». L’homme est cet être vivant qui se distingue à la fois par sa capacité à vivre en groupe, mais aussi par le fait qu’il sache raisonner, réfléchir et qu’il puisse parler, dans le sens d’avoir un langage articulé, doué de sens. Langage articulé ne signifie pas émettre des bruits pour communiquer mais signifie essayer de transmettre un message significatif, signifiant en articulant, en formant des sons distinctifs.

 

Comment définit-on l’animal ?

« animal » vient du terme anima qui veut dire l’âme mais aussi le mouvement. L’animal, au sens propre, est quelque chose ou quelqu’un qui est animé, c’est-à-dire qui est doué de vie et de mouvement.

Chez Aristote, il possède une âme sensitive et non pas intellective. Cela signifie que l’animal est capable de sentir, d’avoir des sensations. Mais pour Aristote, il n’est pas capable d’intelliger (terme qui existe en ancien français), c’est-à-dire de comprendre, d’avoir une réflexion, liée au logos. L’animal ressent mais il ne réfléchit pas et il ne parle pas. Ce que dit Aristote est à la base de la réflexion sur les rapports entre homme et animal.

 

II. Histoire

 

Les différents points que l’on a abordé sont remis en question à travers l’histoire de la philosophie, de la littérature. On pose la question de l’intelligence attribuée aux animaux dès la Renaissance. On remet en question ce que dit Aristote et que l’on n’avait peu réexaminé jusque-là. La question de l’intelligence des animaux est une question qui se prolonge avec la question du langage des animaux, parce qu’on a vu que raison et langage étaient liés. On se demande si les animaux sont intelligents, s’ils ont un comportement réfléchi et on se demande aussi s’ils ont un langage propre auquel nous n’aurions pas accès et que nous n’aurions pas compris en tant que tel auparavant.

 

III. Problématiques possibles pour ce chapitre

 

En quoi l’homme est-il aussi un animal ?

Nous avons vu ce point dans la définition liminaire d’Aristote. Il s’agit de voir ici quels sont les points communs entre l’homme et l’animal et en quoi l’homme est peut-être plus animal qu’il ne veut bien l’avouer.

 

L’animal est-il inférieur à l’homme ?

Depuis la Genèse, il y a l’idée que l’homme doit dominer les autres espèces vivantes. C’est une idée qui est véhiculée et transmise pendant des siècles pour arriver jusqu’à Descartes qui va dire que l’homme est fait pour être maître et possesseur de la nature (dans la nature, il y a aussi les animaux). Cette notion de hiérarchie entre les espèces vivantes, avec l’homme au sommet, est remise en cause, notamment au XVIIe siècle avec les libertins érudits et elle est encore interrogée aujourd’hui. Cette question d’infériorité emporte cette idée de hiérarchie et la questionne.

 

Faut-il accorder des droits aux animaux ?

C’est une question d’actualité, une position que défendent les personnes qui s’appellent les anti-spécistes, qui sont contre la division des espèces. Pour exploiter cette question, on peut se pencher sur des médias contemporains.

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