La comédie

Le genre de la comédie est issu de la littérature et remonte à l’Antiquité. La comédie est un sous-genre du théâtre, au même titre que la tragédie ou le drame. Pour rappel, le théâtre est aussi un genre, mais c’est un genre littéraire. La comédie utilise le registre littéraire comique, puisqu’il s’agit de faire rire. Le registre comique se trouve dans la comédie mais aussi on peut le trouver dans le roman, la poésie, etc, le comique n’est pas la même chose que la comédie. Le comique est le fait de faire rire tandis que la comédie est ce qui appartient au théâtre.

 

I. Histoire littéraire

 

A. Antiquité

À l’Antiquité, la comédie s’écrit avec des personnages particuliers, contrairement à la tragédie. La comédie s’intéresse à des personnages de condition modeste, on pourrait dire aussi de naissance basse, on n’a pas de dieux ni de héros mythologiques, ni de roi ou de reine. On a des personnages issus du peuple ou même parfois des esclaves qui sont en conversation avec leur maître, par exemple. Ces personnages sont de condition plus modeste que les protagonistes d’une tragédie et ils adoptent un niveau de langage courant ou familier. Souvent l’esclave parle de manière familière, et le maître reste quelqu’un issu du peuple, car le peuple a une notion différente de celle d’aujourd’hui. À l’Antiquité, le maître pratique un niveau de langage courant. On n’est pas dans un niveau de langage soutenu par un vocabulaire très recherché, car il doit pouvoir être compris par tout le monde.

La comédie se définit par une fin heureuse, à la différence de la tragédie où la fin est nécessairement funeste, malheureuse. Tout finit bien : c’est un des critères qu’il faut retenir, parce que dans la tragi-comédie, il ne s’agit pas d’une pièce où l’on pleure et l’où on rit. C’est une pièce où il y a des difficultés ; c’est tragique pendant la majeure partie puis finalement ça se résout bien. La fin n’est pas comique au sens de rigoler, mais positive. C’est le cas dans Le Cid : le dénouement de l’intrigue est heureux.

 

B. Moyen Âge et Renaissance

On connaît les images du masque antique de la comédie. Au Moyen Âge et à la Renaissance, on maintient un certain masque dans les pièces improvisées. On peut citer, par exemple, la Commedia dell’arte, qui commence à la Renaissance en Italie puis qui arrive en France au XVIIe siècle avec des troupes italiennes. Cette improvisation se repose parfois sur des masques.

Dans le théâtre du Moyen Âge français, il y a des farces, des gags qui sont joués à l’entracte d’une pièce religieuse, beaucoup plus sérieuse et beaucoup plus grave. Il y a le terme « intermèdes » pour dire la notion de pause, d’entracte. Leur but était de faire rire et de détendre. On improvise ou parfois c’est écrit et on récite des rôles. Il y a plusieurs façons de jouer la farce mais il y a rarement des masques dans les farces françaises.

 

C. XVIIe siècle : époque classique

Au XVIIe siècle, en France, on développe la comédie classique. On entend souvent parler de Molière, mais Racine a aussi écrit la comédie Les Plaideurs, et Corneille a écrit la pièce L’illusion comique où il fait référence aux types de personnages décrits dans sa pièce, qui sont des comédiens, des acteurs eux-mêmes.

Tous les grands auteurs du XVIIe siècle ont pratiqué la comédie classique, qui a pour principe ce qu’énonce Molière (repris de l’Antiquité) « le rire guérit les mœurs » : cela permet de se corriger soi-même. On peut se voir comme dans un miroir déformant à travers les personnages et se dire « moi aussi je suis comme ça, j’ai ce défaut, ça m’a bien fait rire mais en fait j’ai ri de moi-même ».

 

D. XVIIIe siècle

Au XVIIIe siècle, on développe un nouveau genre théâtral, celui du drame bourgeois, inventé par Diderot et repris ensuite par d’autres auteurs. Souvent ce drame bourgeois comporte des scènes qui sont comiques. Ce n’est pas une comédie à proprement parler, mais les ressorts de la comédie sont utilisés, par exemple, dans Le Mariage de Figaro ou Le Barbier de Séville de Beaumarchais.

 

E. XIXe et XXe siècles

Aux XIXe et XXe siècles, on a des pièces très sérieuses qui ne sont pas des comédies à proprement parler, comme les pièces de Hugo et de Musset, par exemple, mais qui comportent un mélange d’éléments.

La comédie franche se réfugie sur les boulevards, en référence aux boulevards parisiens où il y a beaucoup de théâtres où les gens vont se divertir le soir. Ce type de comédie est dénommée comédie de boulevard. Feydeau, Courteline et Guitry en sont les auteurs principaux.

Il y a également la comédie de l’absurde : c’est un type de comédie un peu spécial qui peut avoir un effet comique, par exemple, certaines pièces de Ionesco comme La Cantatrice chauve.

 

II. Le comique

 

Ce que l’on retient de la comédie, c’est le rire. Ce qui cause ce comique, ce rire, ce sont un peu toujours les mêmes stratagèmes :

 

Le quiproquo 

Souvent on prend quelqu’un pour quelqu’un d’autre ou on pense parler de quelque chose, mais en fait, on est en train de parler d’autre chose. Par exemple, quelqu’un parle d’un sujet, l’autre en face n’a pas compris, et il est en train de converser avec le premier sans se rendre compte qu’ils parlent de deux choses différentes : cela entraîne du comique. Quiproquo, en latin, veut dire « quelqu’un pour quelqu’un d’autre ». Dans une pièce de Marivaux, deux personnages aristocrates décident de se déguiser en domestiques. Ils se font donc passer pour quelqu’un d’autre et il y a des quiproquos, puisque les autres personnes leur parlent comme s’ils étaient vraiment des domestiques, alors qu’ils n’en sont pas, ils sont plutôt du côté des maîtres.

 

Le diable à ressort 

C’est une expression utilisée par Bergson, un philosophe, qui signifie qu’il y a un personnage qui fait toujours une même chose avec toujours les mêmes conséquences qui deviennent drôles, parce qu’on se rend compte que le personnage ne comprend pas, n’avance pas et cette répétition crée du comique. Dans Tartuffe, Orgon prend des nouvelles de Tartuffe qu’il accueille chez lui et qui est malade. Orgon est très inquiet pour Tartuffe et il n’arrête pas de dire « le pauvre homme ». Alors qu’on lui apporte de très bonnes nouvelles de lui, il continue à dire « le pauvre homme ». On se rend compte qu’il est comme un diable à ressort (jouets où on ouvre la boîte et un diable saute) : c’est toujours la même chose qui revient : on appelle cela le comique de répétition.

 

Les mimes, les chutes 

On les voit encore beaucoup dans les bêtisiers d’aujourd’hui, mais c’était déjà exploité, notamment dans les pièces d’improvisation et dans les farces.

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