L’agriculture : besoin et environnement

L'agriculture : besoin et environnement

En 2020, environ 7,55 milliards d’êtres humains peuplent la terre. En 2050, pas loin de 9,5 milliards d’habitants seront à dénombrer. Pour nourrir toutes ces bouches, l’un des principaux moyens est l’agriculture. Deux spécialisations importantes constituent l’agriculture :

– l’une qui concerne tout ce qui provient de l’élevage (viande, poissons),

– l’autre qui concerne tout ce qui provient de la culture (fruits, légumes).

Ce cours traite de la culture. Il faut cependant retenir que les mêmes efforts sont faits pour améliorer les pratiques et les rendements, que ce soit dans l’élevage que dans la culture.

 

I. Amélioration de la production

 

Exemple du maïs : le maïs, redécouvert par Christophe Colomb lors de son voyage aux Amériques, était cultivé en Amérique du Sud et avait une forme qui était déjà très proche de celle que l’on connaît aujourd’hui. Mais le plant de maïs n’a pas toujours ressemblé à cela. L’aspect de la téosinte, lointain cousin du maïs actuel, permet alors d’imaginer ce à quoi devait ressembler le maïs au début de l’agriculture et de son utilisation.

 

 

L’amélioration de la production passe par la reproduction et la sélection. La reproduction consiste à croiser les individus entre eux, par exemple à croiser les plants de maïs. La reproduction donne lieu à chaque nouvelle génération à une variabilité. Croiser un petit épi de maïs à nombreux petits grains avec un épi de maïs ayant des gros grains mais en faible nombre donnera donc lieu à des individus qui vont être le mélange des deux plants. Les plants sélectionnés seront donc les plans possédant beaucoup de gros grains. Ainsi, au fil des générations, on va pouvoir s’intéresser à des caractères spécifiques. Le maïs que l’on connaît aujourd’hui est donc issu de ces croisements successifs.

L’amélioration de la production s’est également faite par la croissance des rendements. En effet, les champs proposant de la monoculture sont aujourd’hui très grands, mécanisés (des outils et des tracteurs de plus en plus grands sont capables de labourer encore plus les sols). Les rendements ont aussi été améliorés grâce aux produits phytosanitaires (engrais chimique injecté dans le sol constitué de sels minéraux qui nourrissent les plantes) mais aussi grâce aux pesticides (comme les herbicides et les insecticides, qui vont tuer les plantes ou les insectes ravageurs).

 

II. Problèmes environnementaux liés à l’agriculture

 

Les pratiques modernes liées à l’agriculture ne sont pas sans problème. L’un des problèmes majeurs est l’érosion des sols. En effet, la mécanisation de la culture et les tracteurs ont fragilisé le sol : les pluies érodent et emportent le sol, mais aussi les êtres vivants permettant la minéralisation naturelle des sols et la nutrition des végétaux qui y vivent.

À cela s’ajoute la pollution des eaux par l’utilisation d’engrais ou de pesticides. Effectivement, rajouter ces engrais et ces pesticides entraîne une contamination de l’eau puisque l’eau de pluie traverse aussi ces champs. L’exemple des marées vertes en Bretagne montre l’impact de l’usage de ces produits chimiques. Les marées vertes sont un problème récurrent en Bretagne où les agriculteurs vont utiliser énormément d’engrais, du lisier (déjections d’animaux, ici, de porcs, car la Bretagne compte beaucoup d’élevages porcins), dans les champs. Or, lorsque les champs sont trop riches en engrais et celui-ci va ruisseler avec les eaux puis se retrouver dans les fleuves et enfin sur les bassins côtiers. Sur les côtes, tout cet engrais va entraîner la prolifération d’une algue verte qui va alors poser de grands problèmes sur les littoraux.

 

 

Un autre souci lié à aux problèmes agricoles est la pression exercée sur la biodiversité. La communauté scientifique est en train de tirer la sonnette d’alarme vis-à-vis de la disparition massive des insectes qu’on connaît en ce moment. L’agriculture n’est pas la seule fautive, mais elle en est très probablement un des acteurs majeurs puisque l’utilisation des insecticides diminue de fait la présence d’insectes. Cependant, les insectes sont très importants car ils sont responsables de la pollinisation, et donc de la venue des fruits et légumes. De plus, d’autres recherches ont montré qu’un tiers de la population des oiseaux a disparu ces 15 dernières années. Là encore, l’agriculture n’est pas la seule fautive, mais, en participant à la diminution des insectes, la population d’oiseaux qui s’en nourrit s’en voit fortement diminuée.

Tous ces éléments vont se nourrir les uns les autres. En effet, l’érosion des sols va entraîner une pollution des eaux plus forte, car le sol sera moins en capacité de retenir les herbicides et les pesticides, ceux-ci vont alors se retrouver dans des environnements autres que les champs, posant ainsi des problèmes pour les espèces d’autres milieux. C’est un véritable cercle vicieux.

 

III. Solutions envisagées

 

Il faut donc que les améliorations de production et de rendements, indispensables pour nourrir les 9,5 milliards d’individus prévus pour 2050, soient en équilibre avec les besoins de consommation et l’environnement. Pour ce faire, des solutions existent :

– Dans le cas des champs de maïs, il existe un ravageur : la pyrale, papillon qui va pondre sur les grains de maïs et dont la chenille raffole de ces grains, ce qui pose problèmes aux agriculteurs. C’est sans compter l’existence d’une petite guêpe qui, elle, va pouvoir se débarrasser de la pyrale. Utiliser cette guêpe dans les champs de maïs permettrait donc de diminuer l’utilisation des insecticides dans les champs.

– La polyculture, consistant à mélanger pleins d’espèces différentes sur des champs de petite taille, constitue un moyen efficace pour diminuer les besoins en engrais et insecticides tout en améliorant la biodiversité.

Ces solutions permettent d’envisager un avenir où un équilibre entre les rendements et l’amélioration des cultures avec nos besoins serait possible. 

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