Produire et diffuser des connaissances : l’alphabétisation

Produire et diffuser des connaissances : l'alphabétisation

Éduquer une population, notamment par l’alphabétisation, est un besoin essentiel. L’alphabétisation désigne le fait d’apprendre à lire et à écrire à des populations qui n’étaient pas capables de le faire. En 2020, on comptait 15 % d’analphabètes à l’échelle de la population mondiale. Ce nombre a été divisé par deux depuis les années 1990, où le taux s’élevait à 30 %. Des efforts importants ont dû être faits à l’échelle mondiale, notamment avec l’aide de l’ONU et de ses agences, comme l’UNESCO, mais aussi à l’échelle des États. Il reste cependant 750 à 800 millions d’analphabètes dans le monde. Les progrès doivent donc se poursuivre et ne pas faiblir au cours du XXIe siècle.

 

I. L’alphabétisation des femmes dans les pays occidentaux

 

L’alphabétisation des femmes est particulièrement importante pour initier un processus de développement. En Occident, elle s’est faite progressivement mais beaucoup plus tôt que dans le reste du monde.  Jusqu’au XVIe siècle, les femmes n’étaient pas éduquées. L’éducation, et donc l’alphabétisation, ne concernaient que les gens d’Église tels que les clercs, et une toute petite frange des élites aristocratiques dans les différents royaumes d’Europe occidentale.

Instaurée au XVIe siècle, la Réforme protestante avait comme principaux objectifs de faire lire les évangiles au plus grand nombre et de faire accéder la population directement à la Bible en court-circuitant le rôle du prêtre. Cette réforme a donc favorisé l’alphabétisation des hommes, mais aussi des femmes. À cette époque, l’alphabétisation des femmes était encouragée par des humanistes tels qu’Érasme ou Rabelais. On considère qu’au XVIIe siècle un cinquième de la population européenne est capable de lire et d’écrire, sans pour autant poursuivre des études très approfondies. 

Certaines femmes de la haute société (comme Madame de Maintenon, une des favorites du roi au début du XVIIIe siècle) créent les premières écoles privées de jeunes filles. La France connaît alors une accélération du phénomène d’alphabétisation pour plusieurs raisons :

– Au XIXe siècle, la multiplication d’écoles privées pour jeunes filles leur permettra d’apprendre des techniques et accéder aux connaissances, même si l’objectif à l’époque est de devenir une femme au foyer et non pas d’acquérir un emploi. 

– Il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle avec les lois Ferry sur l’école (1881-1883) pour avoir un début d’alphabétisation de masse des femmes. L’école devient alors obligatoire pour les enfants de 6 à 13 ans, mais elle devient surtout gratuite et laïque, aussi bien pour les garçons que pour les filles.

– Au cours du XXe siècle, on assiste à une scolarisation de masse. Durant le baby-boom, en France et en Europe, de plus en plus de jeunes et notamment des filles, sont scolarisés. En 1959, la scolarité obligatoire s’étend alors jusqu’à 16 ans.

Ainsi, depuis les années 1960-1970, le taux d’alphabétisation des femmes a rattrapé celui des hommes dans les pays occidentaux. Aujourd’hui, on observe que l’accès aux études supérieures met non seulement à égalité les hommes et les femmes, mais que le niveau d’études des femmes dépasse même souvent celui des hommes.

 

II. L’alphabétisation des femmes dans les pays moins développés

 

À l’image des pays occidentaux, l’alphabétisation des femmes dans le tiers monde est devenu un levier essentiel de développement économique et social. En effet, une jeune fille alphabétisée peut préparer un métier et obtenir un emploi. Par conséquent, le taux de fécondité va baisser progressivement. Avec cette baisse, la situation démographique générale va s’améliorer, notamment grâce à la baisse des taux de mortalité infantile (moins d’un an) et juvénile (moins de 5 ans).

Parallèlement à cette alphabétisation, un mouvement d’émancipation des femmes se développe : celles-ci vont quitter l’espace rural pour s’installer en ville et ainsi échapper au carcan de la tradition pour choisir leur vie et s’émanciper. L’État va parfois accompagner cette émancipation par sa législation, en reculant par exemple l’âge légal du mariage ou en autorisant la contraception et l’avortement. Cela a été le cas en Tunisie dès 1973 avec la promulgation du Code du statut personnel. 

 

Conclusion

 

Aujourd’hui, la communauté internationale et l’UNESCO sont pleins d’espoir face à ces résultats encourageants. En 2018, le taux d’alphabétisation des jeunes femmes entre 15 et 24 ans était de 90 %, alors qu’en 1975, il était seulement de 70 %. L’alphabétisation des jeunes filles est donc un grand espoir pour le développement. Mais ces résultats sont à nuancer car, encore aujourd’hui, les trois quart des analphabètes dans le monde sont des femmes : on en compte environ 500 millions sur une population mondiale de presque 8 milliards d’habitants.

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