L’impact de la crise de 1929 : déséquilibres économiques et sociaux

L'impact de la crise de 1929 : déséquilibres économiques et sociaux

La crise de 1929 peut être considérée comme une crise de référence. C’est la crise la plus importance du XXe siècle. Elle reste dans les consciences, comme le montrent les comparaisons lors de la crise de 2008. Cette crise a provoqué un chômage considérable, à tel point que l’on peut se demander si elle ne fut pas une des causes, sinon la cause, de la Seconde Guerre mondiale.

 

I. La crise part des États-Unis

 

A. Une crise du capitalisme libéral

La crise part des États-Unis car c’est une crise du capitalisme libéral. Les États-Unis à la fin du XIXe siècle sont devenus la 1re puissance économique mondiale. Le pays est très engagé dans la production industrielle. Le taylorisme et le fordisme ont permis de produire des quantités considérables mais il existe peut-être déjà une surproduction. C’est-à-dire que toutes les voitures que Ford produit ne trouvent plus forcément d’acheteur.

 

B. Le mécanisme de la crise aux États-Unis

Cette crise suit un processus en plusieurs étapes :

– La crise est d’abord boursière du fait de la spéculation à la bourse de Wall Street de New York. On a beaucoup spéculé sur les valeurs des entreprises industrielles dont le prix est devenu exagéré par rapport à la valeur réelle des industries américaines. Une crise de confiance s’installe à la bourse. Dès lors on vend ses actions en craignant qu’elles ne perdent de la valeur. Le 24 octobre 1929 a lieu le krach de Wall Street où les actions sont vendues massivement.

– La crise boursière entraîne une crise bancaire car les banques ont prêté de l’argent aux spéculateurs.

– La crise bancaire entraîne la crise industrielle et agricole. D’une part parce que les banques ne financent plus les entreprises américaines et d’autre part car les entreprises ne trouvent plus à vendre leurs productions faute de clients.

– Finalement, le chômage s’installe puisque les entreprises industrielles sont obligées de licencier massivement. À cette époque, le chômage n’est pas compensé par des prestations comme aujourd’hui. En 1932, les États-Unis ont 14 millions de chômeurs sur leur territoire.

– Enfin, la crise gagne le monde entier.

 

II. L’extension mondiale de la crise

 

A. Pourquoi ?

La crise s’étend notamment car les Américains, depuis le début du XXe siècle et après la Première Guerre mondiale, avaient transmis des capitaux aux pays d’Europe, pour leur reconstruction. Compte-tenu des difficultés économiques qu’ils connaissent, les Américains décident de rapatrier leurs capitaux aux États-Unis. Les fonds manquent donc aux pays européens.

Un autre problème explique l’aggravation de la crise : le protectionnisme adopté par les États. On se replie à l’intérieur de ses frontières, les États cherchent à ne plus commercer avec les pays étrangers afin de sauver la production nationale. Le protectionnisme commence aux États-Unis avec la politique du président Hoover et l’attitude se propage aux pays européens.

 

B. Quelle extension ?

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Les pays sont touchés de façons diverses en fonction de leur état de développement industriel.

La crise est extrêmement forte en Allemagne : en 1932, elle compte déjà 6 millions de chômeurs.

Elle frappe moins durement la France qui est moins industrialisée. La France croit pouvoir se replier sur son empire colonial avec lequel elle va faire le commerce qu’elle ne peut plus faire avec ses partenaires habituels, mais au contraire, elle sera touchée avec retard mais de façon plus durable. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, la France n’est toujours pas sortie des difficultés économiques.

Les pays du Sud sont touchés à leur tour à cause de l’impossibilité d’exporter leurs matières premières pour les pays déjà en difficulté. Par exemple au Brésil, des cheminots alimentent les locomotives à vapeur avec du café car il ne s’écoule plus sur les marchés mondiaux. 

 

III. Des réponses différenciées à la crise

 

A. Roosevelt et le New Deal

Le président Roosevelt est élu en 1932 sur un programme de lutte contre la crise : le New Deal. C’est un programme de retour à l’emploi par de grands travaux créés par l’État et de soutien à la consommation afin de faire redémarrer la machine économique.

 

B. En Allemagne, la réponse par le nazisme

En Allemagne, la crise permet aux nazis de devenir de plus en plus populaires. De fait, Hitler propose des solutions simples pour remédier à la crise et recréer de l’emploi, le parti nazi doit ses résultats électoraux de 1932 aux problèmes de la crise économique de 1929 qui n’avaient pas été résolus.

 

C. Juin 1936 : les accords Matignon

Pour la France, il faut s’intéresser aux accords Matignon de juin 1936. Il s’agit de l’époque du Front populaire qui a été partiellement élu pour répondre à la crise. Mais aussi pour remédier aux injustices sociales qui existaient en France à l’époque.

Les accords Matignon reposent sur des augmentations de salaire, des dispositions qui améliorent le droit des travailleurs mais qui ne sont pas directement liées aux souhaits de remédier aux problèmes de la crise mais plutôt d’améliorer le sort des travailleurs.

 

Conclusion

 

Les réponses à la crise sont différentes selon les grandes puissances économiques du monde de cette époque. La crise a-t-elle directement menée à la guerre ? Il faut nuancer. La crise a provoqué en Allemagne les succès électoraux des nazis et ensuite ceux-ci ont provoqué la guerre. Mais il n’y a pas de lien direct entre la crise et la guerre. Le protectionnisme a été considéré, à la fin de la guerre, comme véritablement néfaste puisqu’il avait été responsable de l’aggravation de la crise et donc, dès 1945, on réfléchit à la propagation du libre-échange au niveau international avec la création de l’ONU.

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