Nouveaux rapports de puissance et enjeux mondiaux (depuis les années 1950)

Nouveaux rapports de puissance et enjeux mondiaux (depuis les années 1990)

I. La « fin de l’Histoire » ?

 

A. L’hyperpuissance américaine

La formule la « fin de l’Histoire » fait référence au livre de Francis Fukuyama qui, après avoir mal interprété l’œuvre d’Hegel, a considéré que s’en était fini de tout affrontement au niveau mondial après la Guerre froide, que les Américains avaient gagné et que débuterait alors un monde pacifié et réglé par la liberté et par le droit inspirés des principes américains. Cette impression est présente dans la décennie des années 1990 où se forme l’hyperpuissance américaine.

Qu’est-ce qu’une hyperpuissance ? Une hyperpuissance est une puissance qui n’a pas de rival, qui domine tous les aspects de la puissance (militaire, politique, diplomatique, économique). Une hyperpuissance domine aussi le soft et smart power qui sont des façons plus sournoises de maîtriser la puissance.

Les années 1990 sont des années « dorées » pour les Américains (avec par exemple des victoires militaires contre l’Irak en 1991 et une très bonne santé économique). Cette décennie prend fin avec les attentats du 11 septembre.

 

B. Le multilatéralisme

Apparaît une période plus multilatérale, c’est-à-dire une période où les Américains ne sont plus les seuls à décider, comme s’il existait une sorte de directoire des grandes puissances. En vérité, le bilan actuel de ce « multilatéralisme » en 2020 est le retour d’une bipolarité entre les États-Unis et la Chine. Au final, les autres puissances (les BRICS, et notamment le Brésil et l’Inde) affichent des performances économiques assez décevantes.

 

C. La fin de l’apartheid en Afrique du Sud (1992)

L’apartheid est un régime de ségrégation raciale extrêmement stricte, édicté en 1948 en Afrique du Sud par la minorité blanche au pouvoir. La fin de l’apartheid en 1992 est emblématique à la fois du nouveau monde existant depuis les années 1990 et de cette décennie euphorique et enthousiaste qui donnait l’impression que le monde allait mieux. La fin de l’apartheid est décidée par le gouvernement blanc en 1992. Elle est suivie par l’élection d’un personnage admirable : Nelson Mandela. Il devient président de l’Afrique du Sud en 1994 et transforme son pays en puissance. À l’heure actuelle, il existe une sorte de soft power sud africain (comme le montre la coupe du Monde de rugby en 1995). Aujourd’hui, l’Afrique du Sud est le pays le plus développé d’Afrique. Malgré certains problèmes, ce pays est considéré comme la nation arc-en-ciel, c’est-à-dire qu’il a réussi une certaine forme de réconciliation raciale, grâce à la sagesse de Nelson Mandela.

 

II. Persistance de crises graves

 

A. Retour aux massacres : Yougoslavie et Rwanda

Des crises importantes existent après la fin de la Guerre froide qui prouvent que le monde ne devient pas pacifié (comme le croyait Francis Fukuyama). Deux lieux de conflits ramènent aux temps des massacres : la Yougoslavie et le Rwanda. Cette période des massacres est plutôt associée à la Seconde Guerre mondiale (période que certains considéraient comme ayant disparue pendant la Guerre froide).

Dans l’ex-Yougoslavie, qui était un pays « artificiel », ce sont les diverses entités du pays qui entrent en conflits (et en particulier les Serbes contre les Croates, les Bosniaques) avec d’indiscutables massacres qui sont d’ailleurs traités par la justice internationale.

Au Rwanda, pays d’Afrique centrale, en 1994, le génocide provoque l’élimination d’une partie de la population rwandaise, les Tutsis, par l’autre partie de la population, les Hutus.

 

B. La poudrière du Moyen-Orient

Dès les lendemains de la Seconde Guerre mondiale, le problème permanent d’ordre international est le Moyen-Orient : il y a le conflit israélo-arabe, qui se transforme en conflit israélo-palestinien dans les années 1990, il y a les attentats du 11 septembre. Il existe des causes et des conséquences à ces attentats.

Les causes de ces attentats, c’est par exemple le soutien des États-Unis à la politique israélienne (pour laquelle ils ont été châtiée par l’organisation Al Qaida).

Les conséquences, ce sont les guerres que les Américains mènent au XXIe siècle contre des États qui sont susceptibles d’êtres proches des terroristes islamistes. L’islamisme politique est une nouvelle donnée de la politique internationale, qui apparaît avec la révolution iranienne de 1979. Donc, il existe toujours des tensions dans un monde qui prétendait être pacifié.

 

III. Quelles réponses internationales aux désordres mondiaux ?

 

A. Une justice internationale

Parmi les réponses, il y a la poursuite du développement d’une justice internationale, qui a commencée après la Seconde Guerre mondiale avec les procès de Nuremberg et les procès de Tokyo.

En 1993, il y a également l’instauration du Tribunal pénal international (TPI) pour juger les crimes commis pendant la guerre de Yougoslavie.

En 1994, à peine le génocide des Tutsis terminé, que le Tribunal pénal international pour le Rwanda a ouvert ses portes.

Une Cour pénale internationale a aussi été créée en 2002 et est censée juger les crimes de guerre, mais sa légitimité est contestée par un certain nombre d’États, par exemple les États-Unis.

 

B. La « gouvernance » climatique mondiale

Enfin, la « gouvernance » climatique mondiale est l’exemple de ces nombreuses initiatives internationales (beaucoup de réunions, de COP, de communication) n’ayant strictement rien donné. Depuis la conférence de Rio en 1992, la question environnementale et climatique n’a pas été résolue. Il faut donc s’interroger sur les institutions qui fonctionnent dans cette « gouvernance » mondiale et sur l’échec complet de cette « gouvernance » climatique qui n’aboutit à aucun résultat.

 

Conclusion

 

Le monde s’est complexifié : entre tendance à une certaine forme de pacification, à une certaine forme d’ordre international incarnée par la justice internationale, et tendance à de nouvelles tensions et à une incapacité fondamentale à répondre à certaines problématiques du temps.

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