Des politiques européennes entre compétitivité et cohésion des territoires

Des politiques européennes entre compétitivité et cohésion des territoires

Il s’agit ici d’un rappel sur les politiques européennes mises en place par les États et par les grandes institutions européennes (la Commission européenne, les Conseils européens). Pourquoi est-il nécessaire que l’Europe soit compétitive ? Et pourquoi faut-il aussi assurer la cohésion des territoires ?

 

I. L’Europe, une puissance ?

 

A. Quelle puissance économique ?

L’Union européenne est un ensemble de 27 États depuis 2020 puisque les Anglais ont quitté l’UE. L’UE est aussi un ensemble que l’on peut quitter malgré son attractivité. La puissance économique est due au fait que l’Europe rassemble 450 millions d’habitants (ou 450 millions de consommateurs solvables). L’économie de l’UE est ouverte et est fondée sur une activité commerciale extrêmement importante. L’UE est le 1er pôle commercial mondial grâce aux échanges qui se font à l’intérieur de l’espace européen puisque c’est la loi du libre-échange. Les échanges entre pays d’Europe représentent les 2/3 de l’ensemble commercial que forme l’UE. L’euro est la deuxième monnaie mondiale aujourd’hui derrière le dollar, c’est-à-dire en terme de réserves de change.

Existe-t-il d’autres formes de la puissance européenne ? Ou l’Europe n’est-elle qu’une puissance économique ?

 

B. Autres formes de puissance

– Une puissance normative ?

Il est possible de dire que l’UE est une puissance normative parce qu’elle présente un modèle de démocratie libérale, qui peut être un modèle attractif, et qu’elle aurait l’ambition de diffuser dans l’ensemble des territoires et notamment ceux qui la jouxtent.

– La politique de défense et de sécurité commune

C’est aussi une puissance qui se veut une puissance militaire et politique mais qui ne parvient pas vraiment à l’être. Il existe une politique de défense et de sécurité commune (PDSC). C’est une vieille idée européenne, puisque dès 1954, on avait pensé à créer une armée européenne. Cette politique de défense et de sécurité permet des interventions extrêmement limitées – notamment aux frontières de l’Europe.

 

C. Des failles dans l’Union

Cette puissance est affaiblie par des failles. Il n’y a pas d’unanimité sur les politiques européennes. Par exemple, cette carte rappelle que l’espace Schengen, qui est un espace de libre circulation pour toute personne résident légalement sur le territoire européen, excluait les Britanniques et incluait paradoxalement des pays non inclus dans l’Europe (comme la Suisse) parce qu’ils se trouvent au centre de cet espace de circulation.

UE-schengen

Il y a des désaccords qui sont nombreux. Par exemple, face à des crises économiques ou face à la crise des migrants (à partir de 2015), l’Europe agit en ordre dispersé, il y a un manque de solidarité.

Il y a une compétition sur le plan fiscal. Certains États européens font du dumping fiscal et accueillent des capitaux qui ne payent pas leurs impôts dans leur pays d’origine. Il y a tout un ensemble de dissension à l’intérieur de l’UE. Cela explique que l’UE va essayer d’aller vers une cohésion plus importante des territoires.

 

II. Compétitivité et cohésion des territoires

 

A. Rendre les territoires plus compétitifs

Aujourd’hui, il y a la volonté de rendre tous les territoires de l’espace mondialisé plus compétitifs. L’UE a les moyens de rendre les territoires plus compétitifs en insistant sur des dispositifs économiques qu’elle peut développer :

– La PAC (1962)

Par exemple, la Politique agricole commune (1962) a permis d’intégrer des pays arrivés un peu plus tard dans l’UE, comme l’Espagne et le Portugal, et qui étaient des pays encore assez agricoles. Cela leur a permis de bénéficier de cette politique et de combler en partie le différentiel de niveau de développement qu’ils connaissaient avec les pays du Nord.

Il y a quantité d’autres politiques qui mettent l’accent sur la haute technologie (Airbus, l’Agence spatiale européenne, etc.). L’UE est en pointe sur la compétitivité des territoires qui est favorisée par une politique de transports, devenue aujourd’hui une politique de transports européenne.

 

B. Favoriser la cohésion

Il s’agit d’obtenir cette cohésion au niveau inter-étatique et intra-étatique. Cette cohésion inter-étatique signifie de réduire les différences de développement, de niveaux de vie entre les États du Nord et du Sud, de l’Ouest et de l’Est.

Il y a également le projet d’aider au niveau régional les espaces européens. Le FEDER (Fond européen de développement économique régional) ou le Fond social européen sont des dispositifs qui viennent en aide à des régions. En France, des régions ne sont pas aidées, comme l’île-de-France, car elles sont bien développées. À l’inverse, d’autres régions sont aidées, comme la Corse, car elles sont moins développées.

L’UE donne l’impression parfois de mal fonctionner. Certains problèmes ne sont pas résolus. L’accent mis sur la compétitivité de certains territoires en défavorise d’autres.

UE-transports

La carte des transports européens montre qu’il s’agit de mettre en relation des espaces européens qui étaient éloignés les uns des autres. Mais finalement, il y a un renforcement de cette dorsale centrale (aussi appelée à tort mégalopole européenne) et qui reste l’espace le plus développé et le mieux intégré.

 

Conclusion

 

Il existe d’autres aspects négatifs de l’UE à questionner. En effet, l’UE est extrêmement critiquée dans l’opinion publique depuis un moment. Et le départ des Anglais au sein de l’UE pousse à s’interroger sur le pourquoi de ce départ.

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