Des territoires inégalement intégrés dans la mondialisation

Des territoires inégalement intégrés dans la mondialisation

Mondialisation : Processus par lequel les territoires de la planète sont mis en relation par des flux de différentes natures et à différentes échelles.

 

 I. Quels facteurs d’intégration ?

 

Quels sont les critères qui définissent un territoire intégré à la mondialisation ?

 

A. Facteurs géographiques

L’intégration tient d’abord dans la position géographique, liée à la position des États sur la planète. Un État qui possède une façade littorale est plus favorisé qu’un État enclavé, c’est-à-dire sans accès à la mer. Ensuite, il s’agit de la disposition de ressources, de matières premières comme les hydrocarbures, qui sont souvent un moyen de s’inscrire dans la mondialisation, à la condition d’exercer une souveraineté sur les ressources de son pays.

 

B. Facteurs de développement

Plus un pays est développé, plus il est riche, plus il est intégré. Cela entretient un cercle vertueux car plus un pays est intégré, plus il améliore son développement. L’intégration dans la mondialisation suppose en effet la maîtrise technique des facteurs de développement. Cette maîtrise technique est le fait des États du Nord. Il s’agit par exemple des infrastructures de transports ou des infrastructures de communication numérique. Les Nords sont aussi le siège de métropoles qui sont des lieux particulièrement bien connectés à la mondialisation avec l’archipel métropolitain mondial.

 

C. Facteurs politiques et sociaux

Les États les mieux intégrés sont le plus souvent en paix. Un État qui connait des troubles politiques, voire la guerre, décourage les investissements internationaux, or, ces flux financiers sont typiquement des moyens de s’intégrer à la mondialisation. La qualité de la main d’œuvre compte également. Elle peut être soit très qualifiée et donc recherchée, soit être à bas coût, comme la Chine qui s’est intégrée dans la mondialisation avec l’utilisation de cette main d’œuvre.

 

II. Quelle intégration à l’échelle mondiale ?

 

On peut raisonner à deux échelles pour constater les différences d’intégration sur la planète.

 

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À l’échelle mondiale, on voit les différents niveaux d’intégration des États du monde. La prédominance des Nords est certaine (couleurs très vives = très intégrés). Les Nords correspondent à la Triade élargie composée de l’Amérique du Nord, de l’Europe occidentale et de l’Asie développée, c’est-à-dire initialement le Japon auquel il faut ajouter aujourd’hui les marges développées de l’Asie comme la Corée de Sud, Taïwan ou Singapour.

Au niveau en-dessous, on remarque des États émergents, comme les BRICS (Brésil ; Russie ; Inde ; Chine ; Afrique du Sud) auxquels il faut rajouter le Mexique, le Chili, voire la Turquie. On peut compter également les États producteurs d’hydrocarbures, comme l’Algérie ou des pays du Moyen-Orient et notamment du Golfe persique.

Les États les plus clairs sont les États les moins intégrés. Ces États rencontrent deux problèmes : celui de la pauvreté et celui des troubles politiques. Cette région recouvre ce qu’on appelle parfois l’arc des crises.

Aucun pays n’est véritablement à l’écart de la mondialisation. Chaque pays a les moyens de s’intégrer, même la Corée du Nord qui fait un minimum d’échanges avec la Chine. Le simple fait d’en parler souvent est l’une des manifestations de l’intégration dans les préoccupations mondiales politiques globales.

 

III. Quelle intégration à plus grande échelle ?

 

Échelle : plus l’espace concerné est petit, plus la représentation est grande, plus on est à grande échelle. Ainsi, la petite échelle est celle de la planète.

 

A. Des États intégrés de façon différentielle

Les États, de grandes tailles notamment, peuvent être intégrés de façon différenciée. La Russie est un bon exemple car il s’agit de l’État le plus vaste du monde avec 17 millions de km2.

 

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On constate que la partie occidentale et historique de la Russie est la partie la mieux intégrée car elle est proche des lieux actifs de la mondialisation (Europe). Quand on s’éloigne vers l’Est, l’intégration est de plus en plus faible en dépit de ressources en hydrocarbures de la Sibérie, relativement difficiles à exploiter.

La mise en valeur de l’Est de la Russie est encore longue à faire. On constate que la façade pacifique qui est en principe la plus avantageuse pour la Russie est problématiquement éloignée de la Russie utile à l’Ouest et peut donc être mal mise en valeur. Un État extrêmement vaste comme la Russie a une portion de son territoire à l’Ouest fortement intégré, au niveau de la Triade presque, mais plus on s’avance à l’Est, plus l’intégration est faible. Ce type de constat peut être reproduit pour la Chine.

 

B. Des lieux majeurs : métropoles, hubs, technopôles

A des échelles plus grandes encore, on constate que les espaces fortement intégrés sont des lieux majeurs de la planète qui peuvent être déclinés de cette façon :

– Les métropoles : organisées en archipel métropolitain mondial et qui sont des lieux de concentration des pouvoirs.

– Les hubs : ce sont des carrefours de communication comme les grands ports, les aéroports internationaux qui sont des lieux très intégrés.

– Les technopôles : ce sont des espaces très actifs, connectés à d’autres espaces.

 

Conclusion

 

L’approche multiscalaire, c’est-à-dire à différentes échelles, est très souhaitable en géographique. Aujourd’hui, la mondialisation est telle, qu’on peut considérer qu’aucun territoire ne lui échappe, et qu’à plus ou moins grande échelle, tous les territoires sont plus ou moins intégrés à la mondialisation. 

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