Motricité et plasticité cérébrale

Motricité et plasticité cérébrale

La motricité est l’aptitude à réaliser des mouvements commandés par le système nerveux qui peuvent être des mouvements réflexes (je touche une flamme et je retire ma main) ou des mouvements volontaires (je décide de poser ma main sur tel objet pour le saisir). Cette motricité est due principalement à l’existence de zones dans le cerveau qui permettent de commander et de réguler les mouvements.

La première de ces zones est l’aire motrice primaire qu’on appelle aussi l’AM1, mais elle collabore avec l’aire motrice supplémentaire (AMS) et d’autres aires motrices qui se trouvent notamment dans le cortex pariétal et dans le cortex préfrontal à l’avant du cerveau. Il y a donc une collaboration des différentes zones du cerveau en lien aussi avec ce que nous voyons, ce que nous entendons, etc., qui nous permet de coordonner nos mouvements.

 

I. Constats

 

Il existe une certaine variété interindividuelle du cortex moteur. On se rend compte que même si tous les humains ont des aires motrices primaires relativement équivalentes puisque codées génétiquement dans le génome humain, il existe de petites différences dans la forme et dans l’extension des zones dédiées aux mouvements entre différents individus.

On se rend compte que ces différences sont accentuées par les apprentissages qu’on peut faire tout au long de la vie mais en particulier pendant la petite enfance. Ces différences sont aussi accentuées par le développement du cerveau et du cortex, notamment le cortex moteur, et aussi éventuellement par les accidents notamment les accidents vasculaires cérébraux, etc.

 

II. Notion de plasticité cérébrale

 

Ces différences et l’accentuation ou la variabilité de ces différences reposent sur la plasticité cérébrale qui est la capacité qu’a notre cerveau de modifier ses connexions et son organisation au cours du temps en fonction de notre vécu. Bien évidemment ce vécu dépend de chaque individu, puisque chacun grandit différemment, apprend des choses légèrement différentes, apprend de nouveaux sports, de nouveaux instruments de musique, de nouveaux mouvements, etc. Chaque individu fera subir à son propre cerveau une certaine plasticité cérébrale et donc l’organisation des connexions nerveuses au sein du cerveau varie d’un individu à l’autre et varie au cours de la vie.

 

A. Phénotype moteur

Appliqué à nos capacités motrices, le phénotype moteur d’un individu est donc à la fois la capacité qu’il a de produire certains mouvements mais aussi l’étendue des aires motrices que l’on retrouve aux différents niveaux de son cortex, etc. Ce phénotype moteur est déterminé avant tout par son génome, mais également par les apprentissages qu’il fait pendant sa petite enfance.

De la même façon qu’il va apprendre à parler sa langue maternelle, il va apprendre certains mouvements notamment la marche, la course, etc. Ce phénotype moteur est aussi déterminé par l’entraînement que l’individu va avoir tout au long de sa vie : quand on apprend un nouvel instrument de musique, quand on apprend à faire un nouveau sport, on développe des capacités nouvelles avec de nouveaux mouvements qu’on peut apprendre tout au long de votre vie. Ce phénotype moteur présente une capacité importante de remaniement.

 

B. Capacité de remaniement

C’est grâce à cette capacité de remaniement qu’on peut apprendre de nouvelles choses tout au long de notre existence. Cette capacité de remaniement correspond donc à la plasticité de notre cerveau. Elle est influencée par :

– L’alimentation : certains aliments favorisent le bon état de notre système nerveux et cette capacité à s’adapter, se renouveler. D’autres aliments sont plutôt néfastes pour le système nerveux.

– L’entraînement, qui influence directement le phénotype moteur, influence aussi la capacité de remaniement de notre cerveau. L’entraînement tout au long de la vie permet d’avoir une bonne hygiène de vie, favorise un bon état du système moteur, du système nerveux et favorise la conservation longtemps au cours de l’existence d’une bonne capacité de remaniement. Cette capacité peut être très utile au cours de la vie si nous avons, par exemple, un accident vasculaire cérébral au cours duquel une partie du cerveau est en hypoxie pendant un certain temps (manque de dioxygène) et se voit partiellement ou totalement détruite. Un accident vasculaire cérébral peut provoquer des lésions qui peuvent être motrices ou d’un autre type. La capacité de récupération après un accident vasculaire cérébral dépend de l’âge de l’individu mais aussi du bon état préalable de son cerveau, de son cortex et de son système nerveux. 

– Le vieillissement : plus on vieillit, plus le cerveau perd de sa capacité de remaniement. La plasticité cérébrale est une caractéristique de notre cerveau mais cette plasticité évolue au cours de la vie. Plus on avance dans l’existence, plus cette plasticité est réduite : on va perdre petit à petit notre capacité à nous adapter et à modifier les connexions nerveuses dans notre cerveau.

Il faut retenir aussi que la plasticité cérébrale est plus ou moins durable : lorsqu’on apprend un nouveau geste, à moins de le répéter de très nombreuses fois pendant une période de temps assez longue, de la même façon qu’on a créé des connexions, ces connexions peuvent disparaître tout aussi vite qu’elles ont été créées. Autrement dit, la plasticité cérébrale peut s’envisager à différentes échéances : en une semaine, on peut apprendre un mouvement, savoir très bien le répéter au bout d’une semaine et l’avoir oublié une semaine plus tard. Seul un entraînement régulier à ce mouvement permettra de créer de nouvelles connexions de façon durable.

 

Conclusion

 

La plasticité cérébrale c’est donc la capacité de notre cerveau à s’adapter. Elle est notamment impliquée dans la motricité et dans l’apprentissage de nouveaux gestes depuis la petite enfance et tout au long de la vie. Cette plasticité s’envisage à différentes échelles de temps.

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