Le Malade imaginaire, Molière - Écrit
Résumé pour l’écrit
Date
La pièce a été créée et représentée pour la première fois en 1673 (XVIIe siècle).
Genre
La pièce appartient au genre de la comédie. Au XVIIe siècle, la comédie est le genre qui fait rire, mais c’est surtout le genre qui représente des bourgeois qui utilisent un niveau de langage courant, par opposition aux nobles de la tragédie qui, eux, utilisent un langage soutenu.
Dans la comédie, il y a des péripéties liées à la séparation ou aux retrouvailles d’un couple d’amoureux. Enfin, la comédie est une pièce qui finit bien ; le couple amoureux finit par se réunir.
Mouvement
Le Malade imaginaire se rattache au mouvement littéraire appelé le classicisme. Le classicisme est un mouvement associé au XVIIe siècle ; il n’était pas forcément désigné par ce terme à l’époque. Il suit un certain nombre de règles : la règle des trois unités (unité de lieu, unité de temps, unité d’action) et la règle de la vraisemblance et de la bienséance.
Règle des trois unités :
– Unité de lieu : l’histoire entière se déroule dans un seul lieu (une seule maison, une seule pièce de maison),
– Unité de temps : l’histoire se déroule en 24h, du matin au soir,
– Unité d’action : l’histoire entière se concentre autour d’une seule intrigue, d’un seul problème.
Règle de la bienséance : Il faut représenter des choses qui ne choquent pas la morale, qui sont conformes à la morale de l’époque.
Règle de la vraisemblance : Il faut représenter des choses qui sont crédibles, qui sont réalistes.
Auteur
Molière est le surnom de Jean-Baptiste Poquelin. Il a commencé en tant qu’acteur et il a notamment commencé par la tragédie. Il a eu une troupe avec laquelle il montait des tragédies, mais celle-ci n’a pas connu de succès. Après avoir fait faillite, il a remonté une nouvelle troupe qui a rencontré le succès : elle est devenue la troupe de roi. Le succès est donc arrivé plus tard.
Moments-clés
– Argan veut marier sa fille à un médecin : Argan, le personnage principal, est le malade imaginaire (il croit être malade, mais il ne l’est pas réellement). Il veut marier sa fille à un médecin pour avoir un médecin sous la main. Il n’a pas de fils, d’amis ou de frères médecin. Seulement, sa fille est amoureuse de quelqu’un d’autre qui n’est pas médecin. Il va donc être en confrontation avec sa femme et d’autres personnes qui vont essayer de le faire raisonner sur ce mariage.
– Cérémonie (factice) où Argan est proclamé médecin : Il s’agit de la dernière scène de la pièce. Il n’a pas fait des études de médecine en 24h. Seulement, comme il est obsédé par cette histoire de maladie, sa servante va se déguiser en médecin et elle va lui faire croire qu’il peut lui-même devenir médecin. Argan pense donc devenir médecin.
Thématiques
– L’hypocondrie : L’hypocondrie est le fait d’être persuadé d’être malade, voire gravement malade, alors qu’il ne s’agit que de symptômes légers ou bénins. L’hypocondrie est le fait de s’inquiéter beaucoup de son état de santé et de voir régulièrement des médecins. L’hypocondrie est la vraie maladie dont souffre le malade imaginaire. C’est une maladie psychologique plutôt que physique.
– Les rapports familiaux, le mariage : L’autre thème important est les rapports familiaux en général, puisqu’Argan est amené à être en confrontation avec sa famille ; et le mariage, puisque le couple amoureux contrarié est le couple que sa fille forme avec celui qu’elle aime. C’est ce couple-là qui doit être réuni à la fin.
Citation
« Je te donne et concède la vertu et puissance de médiciner, de purger, de saigner, de percer, de tailler, de couper et de tuer impunément par toute la Terre (…) »
Ce sont les mots de la servante lors de la cérémonie factice. Elle affirme que le médecin est celui qui peut tout faire, puisqu’il peut même tuer son malade. Cette exagération est faite pour faire rire.
Bonus
– Musique de Charpentier (compositeur qui a travaillé avec Molière) reconstituée et jouée en 1990 au Châtelet. Initialement, il s’agissait d’une comédie-ballet.
– Molière a joué le rôle d’Argan sur scène et il s’agit de la dernière pièce qu’il a écrite et jouée. En effet, lors de la dernière scène, celle de la cérémonie, Molière s’est senti mal. La nuit suivante, il est mort. Le vrai malade dans tout cela, c’est Molière lui-même.
Le Malade imaginaire, Molière - Oral
Si vous choisissez de parler du Malade imaginaire de Molière à l’oral du baccalauréat, dans la partie exposée de critique subjective, vous vous préparez à répondre à des questions posées par l’examinateur sur cette œuvre. Même si ces questions dépendent de l’examinateur, certaines d’entre elles sont récurrentes. Il faut donc les anticiper.
A. Les questions de connaissances
– En quoi cette pièce est-elle une comédie ?
Pour la définition de la comédie au XVIIe siècle, il faut se référer à la vidéo sur l’écrit à propos de cette pièce. La comédie est définie sur trois critères : appliquez ces critères au Malade imaginaire, et vous aurez des pistes concernant la réponse. Ajoutez deux autres critères : deux types de comique. Les types de comique sont tous les moyens utilisés par un auteur pour faire rire le spectateur.
Chez Molière, il y a deux types de comiques. Le premier est le comique de caractère qui est le fait de prendre un trait de caractère, comme le malade imaginaire ou encore l’avare. Ce trait de caractère va être poussé à son extrême par l’auteur pour faire rire. Souvent, le rire naît de l’exagération. Ici, le malade imaginaire fait rire parce que son obsession d’être malade le conduit à faire des choses absurdes, comme vouloir marier sa fille à son médecin ou encore ne pas se rendre compte que sa servante est déguisée en médecin, que le médecin qui le soigne est sa servante et qu’elle lui donne des conseils loufoques. Il est à ce point inquiété par sa maladie qu’il a besoin de remèdes et il a besoin d’y croire ; il est capable de tout avaler. Le Malade imaginaire est donc une comédie car il y a un comique de caractère dans cette pièce.
Le deuxième type de comique est le comique de situation. C’est un comique où il y a une situation particulière, absurde, bizarre et drôle. Par exemple, la dernière scène, où Argan pense pouvoir devenir médecin avec un rituel magique et un latin scandé et chanté, repose sur l’absurde et sur un quiproquo puisque Argan pense que le médecin qui va l’aider est un vrai médecin alors qu’il s’agit de sa servante déguisée. Il y a un quiproquo et un comique de situation. Le Malade imaginaire est donc bien une comédie.
– Peut-on considérer cette pièce comme le testament de Molière ?
Cette question du testament de Molière repose sur un sous-entendu : cette pièce est la dernière pièce écrite et jouée par Molière. De ce fait, cette pièce est bien un testament de Molière parce que c’est la dernière qu’il ait écrite et qu’il ait jouée (il est décédé peu de temps après la fin de la représentation).
Cependant, un testament est quelque chose d’assez fort en littérature : c’est là où l’auteur livre le message qu’il veut laisser à ses lecteurs de manière définitive et c’est là qu’il met ses plus grandes qualités. Ce n’est pas le cas du Malade imaginaire, il aurait pu être écrit à n’importe quel moment de la vie de Molière puisque Molière suit toujours le même schéma : un personnage masculin, avec un caractère particulier, qui amène à des situations bizarres et qui fait rire. Donc ce n’est pas vraiment un testament au sens littéraire du terme.
B. Les questions d’avis personnel
– Comment mettriez-vous vous en scène cette pièce ?
C’est une question très classique pour une pièce. Si vous commentez une pièce, il faut savoir ce qu’est une mise en scène : le décor, les costumes, les acteurs, la lumière, l’ambiance sonore, le placement des personnages sur la scène etc. Ces éléments de mise en scène peuvent être développés pour répondre à cette question.
– Quel est votre personnage préféré ?
Il faut donner son avis personnel et surtout il faut argumenter cet avis. Si c’est Argan, vous pouvez dire : « Malgré ses défauts, malgré qu’il soit égoïste et obsédé par sa propre santé et qu’il nie les besoins de sa fille, en fait il est touchant parce qu’on se reconnaît, on s’identifie ». Vous pouvez faire le lien avec l’actualité : avec le Covid, il est possible de se sentir proche de son angoisse à lui. Pensez toujours à argumenter en donnant plusieurs arguments et en faisant le lien entre l’argument et la pièce.
– Quel acteur verriez-vous dans le rôle d’Argan ?
Là aussi, il faut suivre son intuition et se faire confiance. Donnez un acteur que vous connaissez. Si l’examinateur ne le connaît pas, présentez lui l’acteur et argumentez votre choix.
Exemple possible : Philippe Caubère parce qu’il a déjà joué le rôle de Molière dans un film historique et qu’il a le visage de Molière ; cela donnera alors l’impression de voir Molière jouer Argan.
Conclusion
Il faut argumenter et structurer vos réponses. Si vous donnez de la matière à chaque question, alors l’examinateur ne va pas vous poser beaucoup de questions. Ainsi vous garderez la main, vous pourrez dire des choses intéressantes que vous maîtrisez et vous pourrez vous mettre en valeur.