Qu’est-ce que l’environnement ?

Qu'est-ce que l'environnement ?

L’environnement est devenu, à la fin du XXe et au début du XXIe siècle, une préoccupation majeure pour les sociétés humaines. Il a fait l’objet d’une multitude d’accords, comme l’accord international de Paris sur le climat de 2015 qui a été le premier accord universel. Cet accord, signé par 193 pays différents, dans le cadre de l’ONU, a pour but de lutter contre le réchauffement climatique.

 

I. Environnement et risques

 

Étymologiquement et dans un sens premier, le terme d’environnement vient du vieux français « viron » qui signifie « ce qui entoure les sociétés humaines ». Il est également synonyme de milieu, donc au centre des hommes. L’environnement renvoie soit au monde biophysique qui entoure les hommes (les plantes, les animaux, etc.), soit à l’ensemble des caractéristiques de la nature. On ne peut pas parler de milieu naturel, car la plupart du temps, l’environnement a été anthropisé (transformé par les sociétés humaines). L’environnement se définit davantage comme un ensemble d’interactions entre l’homme et la nature.

L’environnement s’appréhende aujourd’hui par les géographes comme un ensemble de contraintes mais aussi un ensemble d’opportunités données aux sociétés humaines qui aménagent leur milieu, le transforment, le mettent en valeur. Par cette action d’aménagement, les sociétés humaines génèrent des risques. Le réchauffement climatique est un des risques importants : c’est un risque global. Le sociologue allemand Ulrich Beck est le premier, dans les années 1980, à avoir travaillé sur la notion de risque environnemental global et donc sur le réchauffement climatique qui est une menace pesant à la fois sur les sociétés humaines et sur leur environnement.

En géographie, le risque se définit comme la rencontre d’un aléa et d’une vulnérabilité. L’aléa étant la possibilité que se réalise une catastrophe pesant sur l’environnement humain, et la vulnérabilité, la plus ou moins grande capacité des sociétés humaines à faire face à cette catastrophe et à en limiter les conséquences.

Le risque environnemental global est devenu une des caractéristiques essentielles de la modernité.

 

II. Une prise de conscience tardive

 

La prise de conscience de ces risques a été tardive. En effet, depuis la révolution industrielle du XIXe siècle, les sociétés humaines ont évolué dans une totale inconscience environnementale : elles ne prenaient pas la mesure des impacts de leurs activités sur l’environnement. Il a fallu attendre les années 1960-1970 pour que cette prise de conscience se fasse, sous la menace de grands risques humains qui pesaient sur l’environnement et se multipliaient à cette époque, telles que des catastrophes industrielles et nucléaires, des marées noires, des pluies acides sur les forêts.

Parallèlement, un courant écologiste émerge. D’abord scientifique, il devient un mouvement politique et militant, notamment après les révoltes de 1968 et des années 1970. À partir de ce moment, des rapports internationaux sont publiés. Par exemple, le rapport Meadows de 1972 met en avant les excès du productivisme, de la croissance à tout prix et met en évidence les conséquences très graves de l’activité des hommes en termes de pollution, d’épuisement des ressources naturelles et de catastrophes. Ce rapport va donner lieu à la première grande conférence sur l’environnement à Stockholm en 1972.

Ensuite, il faut attendre les années 1980 pour voir l’élaboration d’un nouveau mode de développement qu’on appelle le développement durable. Le rapport Brundtland de 1987, à l’origine de cette nouvelle notion, a une vision plus positive des sociétés humaines dans leur environnement : contrairement au rapport Meadows qui prône une halte de la croissance, le rapport Brundtland dit qu’il est possible d’avoir une croissance maîtrisée et raisonnée tout en protégeant l’environnement et en essayant de réduire les injustices sociales. Le développement durable, en anglais sustainable development, est donc la réconciliation des logiques économiques, sociales et écologiques. Il devient le nouveau paradigme de la relation de l’homme à l’environnement à partir du Sommet de la Terre de Rio en 1992 et l’est encore aujourd’hui, à travers les grands sommets internationaux, les protocoles (celui de Kyoto par exemple), et les grandes conventions sur l’environnement. Il s’agit de conduire une croissance raisonnable et raisonnée tout en protégeant les ressources et en limitant notre exploitation de la planète.

 

III. Un champ majeur de recherche historique

 

Parallèlement à ces évolutions, cette prise de conscience écologique et l’émergence de la notion de développement durable, l’environnement est devenu un objet de recherche historique.

L’histoire de l’environnement a émergé aux États-Unis dans les années 1970, en même temps que la prise de conscience écologique, grâce aux travaux de jeunes historiens issus de la New Left History tels que Nash et Worster. C’est à Nash que l’on doit l’invention du terme « histoire environnementale ». Nash et Worster s’intéressent tous deux à l’histoire des parcs naturels américains, à l’idéologie conservationniste et à la protection de la nature sauvage. Il faut attendre les années 1970-1980 pour avoir des objets d’étude d’environnements plus globaux. Par exemple, l’américain Pyne a fait la première histoire globale du feu dans ses différentes dimensions.

L’histoire de l’environnement a peu à peu quitté les États-Unis et le monde anglo-saxon pour s’internationaliser, notamment en Europe avec la France, ou en Asie avec l’Inde. Cependant, on s’est mis à faire des micro-histoires de l’environnement. En effet, l’histoire de l’environnement a été sectionnée en plusieurs histoires liées à l’environnement humain : l’histoire des animaux, l’histoire du climat, l’histoire des différents types de ressources, l’histoire des maladies, l’histoire de la santé. Cela a donc souvent donné lieu à des ouvrages d’histoires locales, assez spécialisées dans une section de l’environnement. Par exemple, en France, Emmanuel Le Roy Ladurie a travaillé sur l’histoire du climat.

Dans les années 2000, l’approche devient plus globale, grâce aux historiens américains ou français qui travaillent sur la notion d’anthropocène, une nouvelle époque de l’ère quaternaire, dans laquelle, depuis la révolution industrielle, les hommes sont les principaux facteurs de transformation de leur environnement. L’histoire de l’anthropocène est donc une histoire globale qui s’intéresse en particulier au réchauffement climatique comme risque environnemental principal.

 

Conclusion

 

Ainsi, la prise de conscience est certes tardive, mais réelle et mondiale, et mène à des changements de politiques dans de nombreux pays.

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