Les Caractères, La Bruyère

Les Caractères, La Bruyère - Écrit

Résumé pour l’écrit

 

Date de publication

La première publication date de 1688 et la dernière (à la mort de l’auteur) date de 1696. L’œuvre a été publiée de manière posthume (après la mort de l’auteur).

Genre

Le genre est la littérature d’idées et le sous-genre est l’apologue (histoire qui mène à une leçon de morale). Ici, ce sont des portraits qui donnent des informations sur des caractères psychologiques et qui livrent des leçons de morale. Au-delà de l’apologue, cette œuvre appartient au sous-genre du portrait à visée morale, raison pour laquelle La Bruyère sera qualifié de moraliste du Grand Siècle (XVIIe siècle).

Mouvement

L’œuvre appartient au classicisme. En effet, la plupart des auteurs du XVIIe siècle sont des auteurs dits classiques. Pour le genre de la littérature d’idées, le classicisme consiste principalement en une volonté de pureté, de simplicité, de clarté à la fois dans les mots et les idées développés. Lorsque La Bruyère écrit Les Caractères son but est d’être compris du plus grand nombre, il écrit donc de manière très simple, presque comme on parle à l’époque (cela peut être plus difficile à comprendre de nos jours).

Au XVIIe siècle, il y a eu une querelle intellectuelle : la querelle des Anciens contre les Modernes. Il y avait une division entre les auteurs partisans des Anciens (selon lesquels on ne pouvait pas dépasser le modèle antique, mais seulement le réutiliser) et les partisans des Modernes (selon lesquels on pouvait s’émanciper des anciens modèles et inventer de nouvelles formes). La Bruyère fait partie des Anciens, il s’inspire de l’Antiquité. En effet, Les Caractères est d’abord un texte antique écrit par Théophraste (philosophe grec).

Auteur

La Bruyère (1645-1696) vient d’une famille bourgeoise (non noble), grâce à son intelligence et ses études, il entre au service du Grand Condé comme précepteur de son petit-fils. Au début du règne de Louis XIV, le Grand Condé fait partie d’un mouvement de révolte des nobles (la Fronde) où certaines familles ont essayé de prendre le pouvoir au roi (lorsque Louis XIV était encore enfant). La Bruyère évolue donc dans le camp des frondeurs aux côtés du Grand Condé, aujourd’hui associé au château de Chantilly. Bien qu’au service de cette famille puissante, il fait tout de même partie des domestiques, et souffre de cette place et de l’absence de reconnaissance de son talent.

Moments-clés

420 remarques (qui s’étendent d’une phrase à deux pages). Il n’y a pas d’intrigue suivie, il est donc possible de lire le livre dans l’ordre qu’on souhaite. Ces remarques sont le fruit de son observation de la cour : il observe comment y évoluent les nobles, les seigneurs et plus généralement ceux qui ont le pouvoir pour en tirer des portraits.

– Exemple de portrait : Gnathon, un homme sans gêne qui ne respecte aucun savoir-vivre à table (il se sert en premier, en met partout, tache la nappe, se ressert sans se préoccuper des autres, etc.).

Thématiques importantes

Livre V à X : les Grands (concerne ceux qui ont le pouvoir), la Cour (la cour de Versailles ; le fait de faire la cour : vouloir avoir les faveurs d’un Grand), la politique (les souverains, la république).

Citation

« L’on se couche à la cour et l’on se lève sur l’intérêt. »

Cette citation permet de montrer comment Le Bruyère organise ses phrases. On ne comprend pas immédiatement, il faut en quelque sorte remettre les mots dans l’ordre : le CC de lieu « à la cour » a été mis après le premier verbe alors qu’il concerne les deux verbes. De plus, la préposition « sur » est difficile à comprendre, cela signifie que l’on a un intérêt en tête (les gens qui sont à la cour sont là pour obtenir des faveurs dans leurs propres intérêts).

Bonus

Pour comprendre l’atmosphère du XVIIe siècle (jeux de mots, rapports de séduction, de domination), il faut regarder le film de Patrice Leconte, Ridicule (1996). Le film montre comment une réputation peut se faire ou se défaire en quelques phrases voire sur un mot, un bon mot ou un mauvais mot.

Les Caractères, La Bruyère - Oral

Questions pour l’oral

Quel portrait vous a le plus plu ?

On pose souvent des questions sur votre goût. Les Caractères regroupe une série de portraits mais il n’y a pas que des portraits, il y a aussi beaucoup de maximes et des passages philosophiques qui ne sont pas des portrait à proprement parler mais qui commencent par « celui qui fait ceci… », sans avoir de nom associé. Les Caractères est ainsi une œuvre protéiforme, donc si l’on vous demande quel est votre portrait préféré, cela restreint votre choix. En effet, il va falloir trouver un portrait avec un nom associé. Par exemple : Gnathon. Ce portrait est intéressant car très bien écrit. Gnathon vient d’un mot grec signifiant « la mâchoire ». Le personnage connaît les bonnes manières qu’il faut tenir à table mais ne les respecte pas (il vide les plats et se sert directement dedans, se tache, etc.). Choisissez un portrait qui vous parle et sur lequel vous pourrez répondre avec précision.

Que savez-vous de l’art du portrait au XVIIe siècle ?

La formulation est ambiguë, on peut d’abord vous demander ce que vous savez de la pratique du portrait écrit (ou même oral) au XVIIe siècle, en termes de mondanités. Vous savez que dans les salons littéraires des précieuses, on pratiquait le jeu de l’art du portrait : on faisait un portrait avec les défauts et les qualités d’une personne et il fallait deviner de qui il était question. Ce jeu était souvent fait pour se moquer d’une personne absente. En termes de littérature, on trouve l’art du portrait dans les romans (La Princesse de Clèves avec le portrait du personnage éponyme), dans les fables (Fables de La Fontaine avec les portraits d’animaux). On peut également interpréter la question au sens pictural : l’art du portrait en peinture. Par exemple avec le portrait officiel de Louis XIV par Hyacinthe Rigaud. Au XVIIe siècle, il est à la mode de faire des portraits (à la fois des nobles mais aussi des bourgeois), ce genre atteint son apogée au XIXe siècle.

Comment adapteriez-vous ce genre aujourd’hui ?

Le genre des Caractères a été adapté sur Instagram par une humoriste dont la chaîne s’appelle @les.caracteres. Elle y incarne différents personnages en modifiant sa voix, en se déguisant, en déformant son visage avec des filtres. Elle leur fait tenir des propos en lien avec les qualités ou les défauts qu’on leur attribue. Le but est de se moquer de quelqu’un ou d’un type de personne.

Quels autres auteurs du même genre et du même siècle connaissez-vous ?

Il faut rester dans la littérature d’idées, on peut donc penser à La Fontaine avec ses Fables mais aussi à Charles Perrault avec ses contes (qui ont une morale à la fin). Il y a aussi Madame d’Aulnoy qui est une des inventrices du conte de fées. On peut également citer les Maximes de La Rochefoucauld, qui est également un moraliste du Grand Siècle, tout comme La Bruyère.

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